Cette rencontre a été organisée en quelques semaines, suite à une lettre envoyée au Pape par un prêtre brésilien, le père Deuci.30/03/14
Cette audience, faite à l’initiative de 'La petite mission pour les sourds-muets' et du Mouvement Apostolique des Aveugles, s’est organisée en quelques semaines à la suite d’une lettre envoyée au Pape par un prêtre brésilien, le père Deuci, qui voulait le sensibiliser au manque d’interprètes et de prêtres formés au langage des signes.
Rencontrer le Christ, devenir son témoin
Le Pape a livré une brève réflexion, à partir du thème « Témoins de l’Evangile pour une culture de la rencontre » ; une réflexion relayée par plusieurs traducteurs, en langage des signes. « Cette expression (culture de la rencontre), assure le Pape, présuppose une autre rencontre, celle avec le Christ », une rencontre nécessaire et fondamentale pour qui veut être témoin de l’Evangile. Et François de citer l’Evangile de la Samaritaine, « un exemple clair de ce que Jésus aimait à faire : rencontrer des personnes exclues, marginalisées, méprisées, pour faire d’elles des témoins ». La Samaritaine était de ceux là, parce que femme et samaritaine.
« Mais pensons à tous ceux que Jésus a voulu rencontrer, surtout les personnes atteintes de maladies, de handicaps, pour les guérir, et leur restituer toute leur dignité. Il est très important que ces personnes deviennent témoins d’une nouvelle attitude, que nous pouvons appeler ‘culture de la rencontre’ ». Le Pape cite un autre exemple, celui de l’aveugle-né, évangile de ce quatrième dimanche de Carême (Jean 9,1-41).
« Cet homme était aveugle de naissance et marginalisé au nom d’une fausse conception de son handicap, conçu comme une punition divine, a encore déclaré le Pape. Jésus refuse fermement cette mentalité blasphématoire, et accomplit pour l’aveugle l’œuvre de Dieu, lui redonnant la vue. »
« Mais la chose à retenir, souligne François, est que cet homme est devenu témoin de Jésus et de son œuvre, œuvre de Dieu, de la vie, de l’amour, de la miséricorde, et professe avec une simplicité désarmante sa Foi en Jésus, face aux Pharisiens. L’aveugle se voit donc exclu, mais en réalité entre dans une nouvelle communauté, basée sur la Foi en Jésus et sur l’amour fraternel. »
Prendre conscience de sa fragilité
« Les voici donc, les deux cultures opposées, relève le Pape : la culture de la rencontre, et celle de l’exclusion, du préjugé. La personne malade ou handicapée, à partir de sa fragilité même, peut devenir témoin de la rencontre, celle avec Jésus, avec les autres, avec la communauté. Seul celui qui reconnait sa fragilité peut construire des relations fraternelles et solidaires, dans l’Eglise et la société ».
Me pape François a enfin remercié les personnes présentes, et les a encouragées à avancer sur le chemin de la Rencontre. « Laissez-vous rencontrer par Jésus : Lui seul connait le cœur de l’homme, Lui seul peut le libérer de l’enfermement et du pessimisme stérile, pour l’ouvrir à la Vie et à l’espérance ».
Le Pape a ensuite récité un Ave Maria, avant de saluer longuement les nombreux fidèles sourds-muets, et aveugles présents. Des participants venus de toute l’Italie ont participé à la rencontre, mais aussi des sourds-muets venus d’autres pays comme l’Argentine. Nancy Molina, est venue avec sa fille Lucilia, qui est âgée de 17 ans. Depuis quelques semaines elle a fondé un groupe sous le nom de Notre-Dame du Silence, qui se réunit régulièrement à la cathédrale de Tucuman.