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Municipales : SOS PS

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Philippe Oswald - publié le 28/03/14
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La question est posée ouvertement, y compris voire surtout dans les journaux de gauche : et si l’inéluctable défaite du PS aux municipales annonçait le naufrage du Parti de la rose ?

La question est posée ouvertement, y compris voire surtout dans les journaux de gauche : et si l’inéluctable défaite du PS aux municipales annonçait le naufrage du Parti de la rose ?

28/03/2014

Coup d’éclat, mardi 26 mars, de la CFE-CGC qui, mécontente de l’accord sur l’assurance chômage, renonce à signer le « Pacte de responsabilité », et rébellion d’une partie de la gauche contre les 50 milliards d’économie visés par ledit pacte; annonce, jeudi 27, du nouveau record du chômage en février : 3,34 millions de chômeurs sans aucune activité,  des « mauvais chiffres » de l’aveu du ministre du Travail ; censure, le même jour, par le Conseil constitutionnel de l’essentiel de la « loi Florange »  au motif que les pénalités pour les entreprises fermant un site rentable sont « contraires à la liberté d’entreprendre et au droit de propriété », le gouvernement et la majorité ne pouvaient imaginer pire séquence entre les deux tours des municipales. 

Florange ! ArcelorMittal ! Avant la promesse du président d’inverser la courbe du chômage, il y eut celle qu’avait martelée sur place le candidat socialiste à la présidentielle : Jamais, lui président, il n’abandonnerait les ouvriers de la sidérurgie ! Oui, lui président, il contraindrait les entreprises sur le départ à céder leurs sites rentables ! En cours de route, le gouvernement avait mis de l’eau dans ce vin en se contentant, en fait d’obligation, d’une dissuasion financière pour échapper… au risque d’inconstitutionnalité ! Adoptée finalement par l’Assemblée nationale le 24 février dernier après plusieurs remaniements, la loi se bornait à contraindre les entreprises de plus de mille salariés à chercher un repreneur pendant trois mois, sous peine de pénalités. Et voilà que cela non plus ne tient pas la route !  Bref, après un premier tour catastrophique, le second tour des municipales s’annonce dévastateur.

On ne sait ce qui l’emporte de l’abattement ou de la colère chez les élus et militants socialistes. Ou encore la peur : ne serait-ce pas le début de la fin ? Boulevard Voltaire ose la comparaison historique : « On s’accorde à dire que Mitterrand a tué le PC. Faut-il commencer à dire que Hollande a tué le PS ? »

Ayant cherché à masquer son impuissance en matière économique et son « outing » « social libéral » par des lois libertaires au nom des « familles plurielles » et du « mariage pour tous », François Hollande a jeté des millions de Français dans la rue, tout en alourdissant le fardeau de « la France qui se lève tôt » et peine à boucler les fins de mois. Le chômage et le ras-le-bol fiscal touchent tous les Français, de droite, de gauche, du centre,  ou d’ailleurs…, de souche ou issus de l’immigration. Ils réagissent en votant…ou en s’abstenant massivement, mais dans un cas comme dans l’autre, c’est la gauche au pouvoir qui trinque. 

Si l’UMP peut craindre que le FN récupère une petite frange de l’ancien RPR qui ne se reconnaît pas dans une UMP trop semblable à l’ex UDF, le PS, lui, fuit de partout : vers le FN, vers les écologistes, vers l’extrême gauche et surtout vers…l’abstention, premier parti de France.  C’est d’ailleurs l’hémorragie du PS bien plus qu’un triomphe du FN qui se lit sur la carte des points chauds du second tour des municipales que dresse  Le Nouvel Observateur : « Si le PS ne peut faire basculer que quelques villes (Calais, Bourges), parfois grâce à une triangulaire (Avignon), les socialistes sont en revanche quasiment assurés de perdre au profit de la droite les villes de Pau, Chambéry, Saint-Etienne, Caen, Laval, Angoulême, Belfort, Charleville-Mézières… Des villes qui, pour nombre d’entre elles, sont à gauche depuis 1977 »

Assurée de garder Marseille, la droite peut aussi conquérir Toulouse, Strasbourg, Reims, Metz, Montpellier… Cela paraît encore difficile à Paris, mais on disait que c’était impossible avant dimanche dernier… Là-dessus, surprise ! Au vu des résultats du premier tour dans les municipalités qui entourent la capitale, un succès d’Anne Hidalgo face à « NKM » dans Paris intra-muros ne suffirait plus à réconforter la gauche parisienne. Celle-ci vient en effet de faire cette découverte « affolante » selon Libération : «… même si Paris reste à gauche après le deuxième tour des municipales, la métropole du Grand Paris, qui verra le jour au 1er janvier 2016, sera probablement à droite. La présidence de la structure deviendrait ainsi, selon le mot d’un spécialiste “le plus beau poste d’opposition en France”. Ce que personne n’avait prévu. »

Le Président de la République croyait “enjamber” ce scrutin local ; c’est un croc-en-jambe à répétition qui le fait vaciller et met la gauche “à la ramasse”. Jamais élections municipales n’auront eu un enjeu aussi clairement et brutalement national. 
 

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