C’est ce que révèle une étude qui vient d’être publiée dans le Journal of Medical Ethics.27/03/2014
Dans 80 % des cas, la décision d’arrêt d’alimentation et d’hydratation (AAH) est pratiquée sans l’accord du patient en Belgique, et en dépit de ses droits. C’est ce que révèle une étude publiée dans le Journal of Medical Ethics et reprise par la synthèse de presse de Gènéthique, le premier site francophone d’information et d’analyse de l’actualité en bioéthique.
Cette étude a été menée par des chercheurs de l’Université de Bruxelles et de l’Université de Ghent. Ils ont établi que si les patients n’avaient pas été consultés, c’était en raison de leur état de démence (40%), d’inconscience (35%), ou bien parce que cette décision « était le meilleur choix dans l’intérêt du patient » (8%).
Pour les auteurs de cette étude, le consentement du patient est « vital » et une consultation plus approfondie, nécessaire. Ainsi ils recommandent que le personnel médical, les patients et leurs familles mènent une ample discussion sur les options de traitements et la possibilité de procéder à un arrêt d’alimentation et d’hydratation. Ils suggèrent que cette discussion intervienne plus en amont, dans le cadre d'un planning préalable des soins, et non à la toute fin de vie du patient.
Dans un dossier intitulé « Faire mourir de faim et de soif, l’euthanasie à la française ? », le docteur Xavier Mirabel, cancérologue et ancien président d’Alliance Vita, rappelait que cette question persistante de l’alimentation et de son éventuel arrêt pour de nombreux soignants en gériatrie, en soins palliatifs, en neurologie ou en réanimation…
« Donner à manger ou à boire est pourtant une des obligations que nous avons les uns envers les autres. Et notre besoin de nourriture persiste quel que soit notre état de santé », écrit-il. « Dans une vision chrétienne, l’alimentation et l’hydratation prennent une importance encore plus évidente. Que l’on pense à certaines pages de l’évangile : les noces de Cana, la multiplication des pains, la guérison de la fille du chef de la synagogue ou la dernière Cène. Le sacrement de l’eucharistie est au cœur de la foi catholique »…
« Quant à la privation d'alimentation, sa valeur symbolique et sa portée émotionnelle sont évidentes. Le risque vital qu'elle fait courir aux personnes en fait trop souvent une arme. Citons les famines provoquées par les régimes communistes ou plus récemment par le régime islamique soudanais ou encore, plus proche de nous, l'emploi de la grève de la faim comme arme politique. »
Un dossier très complet sur ce sujet est à retrouver ici : http://aleteia-develop.go-vip.net/wp-content/uploads/sites/6/2014/03/lib-politique-39.-x_mirabel1.pdf