Le 15 mars 2011, la Syrie se soulevait au sein d’un climat pacifique pour une « Syrie sans tyrannie ». Trois ans plus tard, le bilan humain et matériel est dramatique.25/03/14
C’est une guerre civile dévastatrice qui a ravagé le pays : en trois ans de conflit, on dénombre plus de 140 000 victimes, dont plus de 49 000 civils dont 7 626 enfants – selon l'Observatoire syrien des droits de l’Homme. Mais l'état des lieux ne s’arrête pas là : L’OSDH évoque également 17 000 disparus et et un demi-million de personnes blessées, selon le Comité international de la Croix-Rouge.
« C’est une situation désespérée : je suis sans voix. » affirme le président de la Croix-Rouge italienne, Francesco Rocca en mission dans le pays lors d’une interview donnée à l’Osservatore Romano. Et la situation ne va qu'en empirant.
Le bilan humain et matériel est tellement désastreux qu’une grande partie des Syriens vivent sans eau ni électricité, dans des taudis ou des maisons ravagées par la guerre. Les organisations sur place éprouvent une grande frustration à la vue de besoins croissants auxquels elles ne peuvent répondre, alors que la situation s’envenime de plus en plus. « Chaque mois, les efforts de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge atteignent 600 000 familles, trois millions de personnes en tout », affirme le président de la Croix-Rouge italienne, et pourtant il ajoute « Je me sens inadapté ».
Car si le nombre de victimes de cette guerre fait scandale, celui des personnes déplacées est également dramatique. « Le nombre des déplacés internes frôle à présent les six millions et demi. Si nous considérons que les réfugiés en dehors du pays sont environ deux millions et demi, nous parvenons à un total effrayant » précise Francesco Rocca.
« La situation est inimaginable », résume t-il. Le Haut-commissaire de l’ONU aux réfugiés, Antonio Guterres affirme d’ailleurs que les Syriens sont « en passe de devenir les réfugiés les plus nombreux dans le monde, dépassant les Afghans ». Car ce sont près de 2,5 millions de Syriens, dont 1,2 million d’enfants qui se sont réfugiés dans les pays voisins. Antonio Guterres précise aux Echos que 935 000 syriens se trouvent désormais au Liban, 574 000 en Jordanie, 613 000 en Turquie, 223 000 en Irak et 134 000 en Egypte. Sans compter les 6,5 millions de déplacés à l’intérieur même du pays.
Au bout de trois longues années de guerre, selon l’ONU, ce sont près de « 40% des hôpitaux qui ont été détruits ». La coordinatrice des affaires humanitaire de l’ONU a d’ailleurs indiqué, suite à sa visite à Damas en janvier dernier, que « presque chaque syrien est affecté par la crise, avec une chute de 45% du PIB et une monnaie qui a perdu 80% de sa valeur ».