Alors que le mauvais temps retarde les recherches dans l’océan Indien, certains doutent que les débris repérés par satellites soient bien ceux de l’avion disparu. Et la colère des familles contre les autorités malaisiennes ne désarme pas…25/03/2014
Les mauvaises conditions météo dans le sud de l'océan Indien empêchent ce mardi 25 mars navires et avions de localiser les débris repérés par différents satellites à 2500 km des côtes australiennes. La zone à inspecter est grande comme deux fois la Belgique. « Nous ne sommes pas en train de chercher une aiguille dans une botte de foin, nous cherchons toujours où se trouve la botte de foin ». a déclaré Mark Binskin, sous-chef de la Force de Défense australienne. (Le Vif.be)
Cependant, le Premier ministre malaisien Najib Razak avait officiellement annoncé hier que les nombreux débris étaient bien ceux du vol MH370 disparu le 8 mars, avec 239 personnes à bord.
« Les passagers, l’équipage et leurs familles occupent toutes nos pensées et toutes nos prière » a-t-il ensuite twitté. Les « unes » des journaux malaisiens portent le deuil : «MH370 R.I.P» (« Rest in peace », reposez en paix) titre sur fond noir The Star, le principal journal anglophone du pays.
Pour les enquêteurs, le temps presse : il ne resterait que deux semaines pour capter les signaux des « boîtes noires » (oranges en réalité) avant qu’elles ne cessent d’émettre. Ces « boîtes noires » enregistrent non seulement les données de vol mais les conversations dans le cockpit. « Une course contre la montre est lancée pour tenter de capter les signaux de la balise des enregistreurs de vols … Les Etats-Unis ont envoyé lundi à Perth un système de localisation, un engin triangulaire de 35 kilos attaché au bout d'un câble remorqué par un navire. Les hydrophones qu'il contient peuvent détecter les signaux d'une boîte noire jusqu'à 6.000 mètres de profondeur, mais un ancien responsable des opérations de recherche du vol AF447, qui avait plongé dans l'Atlantique en juin 2009, souligne la part de chance dans cette opération », rappelle Le Parisien. Il avait fallu près de deux ans pour retrouver les « boîtes noires » de l’Airbus qui avaient toutefois livré leurs secrets après tout ce temps d’immersion à grande profondeur.
La douleur et l’exaspération des familles, chinoises pour les deux tiers (154 passagers chinois), qui avaient éclaté d’abord dans l’hôtel de Pékin où elles avaient été regroupées depuis le début du drame, se sont transportées devant l'ambassade de Malaisie à Pékin dont certains manifestants ont tenté de forcer les portes. La veille, c’est par ce SMS que la Malaysia Airlines avait informé les parents des 239 passagers et membres d’équipage qu’il n’y avait plus aucun espoir : « Nous devons considérer au-delà de tout doute raisonnable que le vol MH370 est perdu et qu’aucune des personnes à bord n’a survécu. » Le procédé du gouvernement malaisien a ajouté au choc : « Des proches de passagers chinois du vol MH370 de la Malaysia Airlines ont dénoncé mardi le comportement des autorités malaisiennes et de la compagnie aérienne, qualifiés de « bourreaux » rapporte Boulevard Voltaire.
Ce matin, le PDG de la compagnie s'est expliqué sur ce SMS, annonce Le Figaro : «Notre seule motivation était de nous assurer que, dans le peu de temps dont nous disposions, les familles soient informées avant le reste du monde», a déclaré le patron de la compagnie, Ahmad Jauhari Yahya, lors d'une conférence de presse. «À chaque fois que cela a été possible, nous l'avons annoncé aux proches en personne ou par téléphone. L'envoi de SMS n'était qu'un moyen supplémentaire pour s'assurer que les 1000 membres des familles soient informés directement et non par les médias.»
La douleur des proches, soumis à toutes d’informations contradictoires pendant 17 jours, est d’autant plus aigüe chez les familles chinoises que beaucoup de parents ont perdu leur seul enfant dans cette catastrophe : c’est là un des effets désastreux de la politique coercitive de l’enfant unique pratiquée par la Chine communiste depuis près de 45 ans, et que les autorités actuelles voudraient enfin « assouplir » aujourd’hui au vu de la catastrope démographique et éducative qui en a résulté.