Sur son blog, René Poujol revient sur le premier anniversaire de l’élection du pape François.17/03/14
Le premier anniversaire de l’élection du pape François est l’occasion d’une abondante production littéraire qui semble libérer la parole sur la papauté.
Le monde de l’édition pourra faire porter des fleurs au pape François mais également à son prédécesseur aujourd’hui évêque de Rome émérite. Car on ne compte plus les sorties en librairie à l’occasion du premier anniversaire du renoncement de Benoît XVI et de l’élection du cardinal Bergoglio, il y a un an jour pour jour. Et il est probable qu’il y aura là de vrais succès d’édition.
Je suis loin d’avoir tout lu et n’aspire pas à le faire. Deux ouvrages néanmoins m’ont particulièrement marqué auxquels je ferai référence dans cet article. Celui du correspondant permanent de l’Afp à Rome, Jean-Louis de la Vaissière, sorti voici quelques mois déjà : De Benoît à François, une révolution tranquille et celui de Nicolas Diat : L’homme qui ne voulait pas être pape. L’un et l’autre s’articulent autour du pontificat et de la personnalité de Benoît XVI. Mais, ce faisant, ils couvrent naturellement en amont la «succession» de Jean-Paul II, et en aval celle du pape François. Et c’est précisément ce long travelling sur trois pontificats, dont un commençant, qui fait tout l’intérêt de la lecture.
Benoît XVI «réformateur dans la tradition»
Volonté de «compenser» une forme d’oubli – transformé par certains en discrédit – dans lequel serait tombé Joseph Ratzinger depuis son retrait, quasi monastique, en plein cœur des jardins du Vatican ? Nos deux auteurs, d’évidence, ont eu à cœur de réhabiliter l’image de Benoît XVI dont ils rappellent la culture, l’intelligence brillante et raffinée mais également l’extrême simplicité et la douceur d’une humilité authentique. Sauf qu’à trop vouloir démontrer, on finit par être contre-productif. De ce point de vue la première moitié du livre de Nicolas Diat m’est apparue proprement insupportable par l’accumulation des superlatifs à l’adresse de Benoît XVI : fulgurant, génie, éblouissant, triomphant, foudroyant… Trop, ça finit par faire beaucoup !
Dommage, car le constat est par ailleurs argumenté non seulement d’une capacité à prendre – enfin – à bras le corps les scandales de pédophilie dans l’Eglise et de mettre au pas le sulfureux fondateur des Légionnaires du Christ ; mais également d’une volonté sincère d’engager les réformes nécessaires, fussent-elles celles d’un «réformateur dans la tradition» De son côté le correspondant de l’Afp rappelle combien, à de nombreuses reprises, Benoît XVI s’est montré sévère vis-à-vis de l’institution ecclésiastique, allant jusqu’à dénoncer «les péchés de toutes sortes des prêtres» preuve qu’il avait bien l’intention de mettre de l’ordre dans la maison.
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