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Pape François : les cinq clés de sa popularité

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Jesús Colina - aleteia - publié le 13/03/14
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L’an passé, le pape François était élu « homme de l’année » après seulement neuf mois de pontificat ! Cinq clés permettent d’expliquer l’”effet pape François”.13/04/14

Au début de l’année 2013, qui aurait pu imaginer que  le pape Benoît XVI annoncerait sa renonciation et que lui succéderait un pape venu du continent américain, et qu’il serait élu « homme de l’année » par le magazine Time et Facebook (où il est en tête de la liste des sujets les plus populaires l'an passé) ?
 
En un an à peine, le cardinal Jorge Bergoglio qui, à 76 ans, songeait à la retraite (il  était arrivé de de Buenos Aires avec un billet aller-retour), est devenu la personne la plus influente de la planète.
 
Selon une enquête menée en anglais et en espagnol aux États-Unis, publiée le 11 Décembre 2013 par le Washington Post et ABC News, jamais l’opinion publique dans ce pays n'avait eu une telle vision positive de l'Eglise catholique : 62% des Américains non catholiques ont une opinion favorable du Pape.

Qu'est-ce que ce pape a donc fait  pour conquérir le cœur de ces millions et millions de personnes ?
Un an après son élection, le moment est venu de rappeler ces moments importants qui permettent de répondre à la question. Manquent probablement des éléments de réponse.
 
1.L’élection
Dans la nuit du 13 Mars, l’élection du Pape François  est devenu l'un des événements planétaires de l'année 2013, comme l’atteste Twitter: l'annonce de son élection a généré dans le monde plus de 130.000 tweets par minute.

Le pape que l’on n’attendait pas a conquis, en quelques secondes, catholiques et non-catholiques, avec le nom qu’il a choisi (François, le «Poverello» d'Assise), par la simplicité de ses paroles (il a commencé par un « Bonsoir ! », salutation inhabituelle pour un pape) et par son humilité: avant de donner sa bénédiction, il a demandé de prier en silence  pour son ministère.

 2. Le style
 Le Pape n'a pas gagné les cœurs par ce qu'il a dit ou fait, mais plutôt par la façon dont il l’a dit et fait. Son style fait la différence. Un style ponctué de gestes inattendus chez un évêque de Rome, mais en profond accord avec l'essence de son ministère.
 
Le lendemain de son élection, il a personnellement réglé les frais de la résidence religieuse à Rome où il avait séjourné dans les jours précédant le conclave. La décision de vivre dans la résidence du Vatican lui a permis de maintenir un contact quotidien avec les pasteurs et les fidèles de tous les continents. Ses appels téléphoniques à des gens qui lui écrivent pour solliciter une aide ont créé un véritable lien entre l'évêque de Rome et les fidèles.

 En lavant les pieds d’une jeune musulmane en prison, le Jeudi Saint, il a montré mieux que mille paroles le  sens du dialogue interreligieux. Sa capacité à nouer, en quelques secondes, une relation très forte avec les malades, les enfants, les pauvres, les personnes défavorisées … qui participent aux audiences générales, fait de chacune de ses rencontres publiques une surprise.

 Les gens sont touchés parce qu’ils ne voient pas, dans ces gestes, du théâtre : ils voient un homme qui vit ce qu'il dit et dit ce qu'il vit.
 
3. Homme de Dieu
C’est précisément derrière ces gestes que l’opinion publique, et en particulier les croyants, découvrent le vrai secret de François : c’est un homme de Dieu. Un homme de Dieu n'est pas quelqu'un qui est loin du monde, ou qui le rejette : au contraire, c'est quelqu'un qui vit au milieu de ses frères pour devenir pour eux une « caresse de Dieu ».
 
Cette dimension de François naît de sa vie de prière. Son esprit mystique s’est révélé avec éloquence le Vendredi Saint, quand il s’est allongé complètement sur le sol pour adorer la croix du Christ.
 
Ceux qui assistent au quotidien à la messe du jour qu’il célèbre à la résidence Sainte-Marthe voient en lui un «homme de Dieu». ». L'homélie qu’il prononce sans papiers au cours de ces Eucharisties devient une source de méditation quotidienne pour des millions de personnes qui lisent le résumé en ligne.
C’est ainsi que, sans le savoir, François est devenu un mystique du XXIe siècle dans les réseaux sociaux : avec des images colorées, en bon Argentin qu’il est, il réussit expliquer les vérités les plus profondes de la foi et de la vie. 
 
4. Son programme
Le programme pastoral du Pape fonde tous ces gestes et événements. Il est déjà résumé dans le nom papal qu’il s’est choisi. Le cardinal brésilien franciscain,  Claudio Hummes, se trouvait à ses côtés au moment de l'élection dans la Chapelle Sixtine. « N’oublies pas les pauvres », lui a-t-il dit. Jorge Bergoglio a spontanément pensé alors au nom de François, son meilleur programme de pontificat : la pauvreté évangélique.

Son humilité l'a conduit à prendre une décision inhabituelle: sa première encyclique (le document dans lequel les papes présentent généralement leur programme pastoral), il ne l’a pas écrite tout seul. Il a décidé plutôt de partir de l'encyclique que le Pape Benoît XVI avait déjà rédigée et laissée inédite: « Lumen fidei »(La lumière de la foi).
Et voilà qu’il créée à nouveau la surprise en précisant en détail les points clés du programme pastoral de l'avenir de son pontificat dans l'Exhortation Apostolique « Sur l’annonce de l’évangile dans le monde d’aujourd’hui », signée le 24 Novembre : « Evangelii Gaudium » (La joie de l’Evangile).
Dans ce document, il ouvre pour l’Eglise  « une nouvelle étape de l'évangélisation marquée par la joie ».
 
5. Ses voyages
Enfin, il serait impossible d'expliquer l'effet "François" sans ses voyages. S’il voyage moins que Benoît XVI et Jean Paul II (il a effectué trois voyages en Italie,  et un seul à l'extérieur), son impact a été très fort. Son premier voyage, le 8 Juillet, a été à Lampedusa, l'île italienne qui  recueille tous les ans  les corps de centaines de gens qui se sont jetés à la mer, venus de la côte africaine, fuyant la violence ou simplement à la recherche d'un avenir décent.

Mais son style pastoral reste principalement marqué par le séjour au Brésil du 22 au 29 Juillet 2013. La Journée mondiale de la jeunesse, selon Twitter, a été l'un des événements mondiaux le plus suivi ce mois-là. Les trois millions de jeunes rassemblés sur la plage de Copacabana ont compris qu’il n’y a pas de meilleure équipe que celle qu’ils peuvent créer ensemble en misant sur Dieu.
 
La lune de miel de ce Pape avec les journalistes ne devait durer, semblait-il, qu’une centaine de jours, comme d’habitude. La conférence de presse, au retour au Brésil, était l'occasion rêvée pour tendre des pièges au nouveau pontife. Les réponses du Saint-Père ont été  une avalanche de confidences et de vérités surgies du cœur. Sa déclaration sur les personnes homosexuelles est devenue l'une des phrases les plus citées dans l'histoire d'Internet: « Si une personne est homosexuelle et cherche le Seigneur, et qu’elle est de bonne volonté, qui suis-je pour la juger? ».

Les journalistes sont restés interloqués. Bergloglio avait déjoué leurs pièges. Il a fini par poser lui-même les questions que les journalistes n’osaient pas demander. Son style a fait que le Parlement européen l’a  déclaré "Communicateur de l'année". Tout un paradoxe si l’on considère que, sur la route du Brésil, le Pape expliquait pourquoi il n’accordait pas, en général,  des interviews à la presse: « Vraiment je n’accorde pas d’interviews, parce que je ne sais pas, je ne peux pas, c’est ainsi. Il ne m’est pas facile de le faire »….

Rejoignez l'intention de prière pour le pape François sur Hozana.org

 
 
 
 
 

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