“First Kiss”, un court-métrage qui met en scène 20 inconnus qui s’embrassent pour la première fois, montre l’embarras d’un geste délibérément artificiel.C’est ce qu’on appelle un véritable "buzz" sur les réseaux sociaux : First Kiss, un court métrage tourné par la réalisatrice Tatia Pilieva, dans lequel 20 couples, qui ne se connaissaient pas avant, s’embrassent devant la caméra. Un seul regard, le temps d’une brève présentation, puis le baiser. Sans complexe, une vidéo qui laisse à chacun sa propre façon d’interpréter ce baiser.
Au-delà des arguments qui voient en cette vidéo une perle du marketing viral (et ce n’est pas faux !), une question cependant émerge : le baiser est-il encore un geste, par définition, des amoureux ? Est-il encore le témoignage de l’intimité de deux personnes qui s’aiment ?
Dans l’histoire de l’homme, le baiser a toujours représenté quelque chose de sacré, d’unique, que ce dernier relève du bien (le baiser de deux jeunes époux sur le parvis de l’église), ou du mal (le baiser de Judas à Jésus). Il pourrait être considéré comme un moment exclusif. First Kiss tente ainsi de bouleverser les normes, mais ne réussit pas à dissimuler l’inévitable gêne face à ce geste. Il suffit de regarder. Regarder vraiment ces hommes et ces femmes qui s’embrassent. Ils s’attirent, et puis, ils s’abandonnent. Ils s’attirent de nouveau, et puis, c’est fini. Mais cela est-il suffisant ? Suffisant au cœur de l’homme comme étant un geste purement superficiel ?
Chesterton disait : "Les gens sont inondés, aveugles, sourds et paralysés de l’esprit par un déluge de facteurs vulgaires et de mauvais goût, qui ne laissent de temps ni pour le loisir, ni pour la pensée, ni pour l’accomplissement de soi".
Adapté de l’italien par Mathilde Dehestru