L’équipe de La Manif pour Tous a fait samedi après-midi la synthèse de la centaine de réunions publiques du Grenelle de la famille. Compte-rendu.Samedi 8 mars, ce sont près de 2000 militants de La Manif pour Tous qui se sont retrouvés à la Mutualité pour découvrir le Manifeste né de trois mois de réunions publiques à travers la France. "La Manif pour Tous est fière de présenter en cette journée de la femme son Manifeste pour la famille et pour l'enfant. Ce Grenelle est celui de tous les Français, a souligné Ludovine de la Rochère. Une telle démarche est une première, aucun gouvernement ou autre ayant jamais consulté les Français sur la famille. C'est aussi une réponse à un débat confisqué par le gouvernement. Il aurait été logique que ce soit lui qui l'organise puisqu'il s'intéresse tant à ce sujet. Mais il n'a pas voulu les consulter, ni les entendre."
La présidente de La Manif Pour Tous a poursuivi son propos par deux remarques :
" Dois-je rappeler que notre démocratie, notre pacte républicain s'est construit autour du dialogue avec toutes les parties prenantes. C'est pourquoi nous avons voulu en débattre, et organisé des réunions publiques ouvertes à tous dans toute la France." Pour autant, "le débat ne doit pas se résumer à l'opposition entre anciens et modernes, conservateurs et progressistes. Ce débat doit apporter des réponses au service des plus fragiles, de ceux que la société doit protéger."
Qu'est-ce que la famille ?
L'organisation de ce Grenelle et la diffusion de son Manifeste, qui sera envoyé à tous les parlementaires, à l'Elysée ainsi qu'à l'actuelle ministre de la famille, marque donc un virage pour le mouvement bleu et rose. "La Manif pour Tous est un acteur à part entière du champ sociétal et de la vie de la société, un organisme d'un type nouveau, avec un nouveau type d'action, comme ce Grenelle. Nous avons une vision politique qui renouvelle le genre. En fait, nous répondons à une attente, nous remplissons un espace libre. " Faisant sourire la salle en cette journée de la femme par une citation de Jacqueline de Romilly (Homme : terme qui embrasse la femme), Ludovine de la Rochère a poursuivi en affirmant que " La Manif pour tous est là pour quelques années, oui, évidemment, n'en déplaise aux grincheux ! En cette période de grandes mutations, politiques, économiques et sociétales, posons-nous la question : qu'est-ce que la famille ? La famille est un sujet social, de droit, reflet de la vie des hommes et des femmes et de leur liberté, riche, complexe, que l'on ne peut aborder avec des préjugés ou en idéologues."
Femmes, réveillez-vous !
Jean-Pierre Delaume-Myard, porte-parole de la Manif pour tous a ensuite souligné que les couples hétérosexuels ont déjà bien du mal à adopter un enfant, tandis qu'en Afrique ou en Amérique latine, les conventions interdisent l'adoption par un couple homosexuel : "l'enfant n'a pas à être traité comme un cobaye, à s'adapter à une dictature homoparentale. Le gouvernement, à force de vouloir faire des lois pour les lobbies gay et homosexuels, fait de l'apartheid, vis-à-vis des homosexuels eux-même, une politique minoritaire et autoritariste qui va à l'encontre d'une majorité de Français. Après avoir rappelé les dangers d'une GPA légalisée de fait, Jean-Pierre Delaume-Myard a conclu son intervention vibrante : "c'est paradoxal que ce soit un homme, qui plus homosexuel, qui défende l'intégrité de la femme, en cette journée internationale de la femme. Femmes, réveillez-vous, indignez-vous comme aurait Stéphane Hessel !"
Une vieille gauche idéologue
"La fidélité est une valeur qui nous est chère, a enchaîné Lionel Lumbroso, également porte-parole du mouvement. Elle est au coeur de la famille et de notre mouvement, avec une mobilisation jamais démentie depuis un an et demi. Venu de la deuxième gauche, j'ai essuyé ma part de quolibets, comme tous autant que nous sommes ici, pour les convictions que nous défendons. Nous sommes restés dans la raison bienveillante, comme un grande famille qui en arrive à se transformer en force de proposition dans un esprit de dialogue. Face à cette vieille gauche idéologue aux sentences de plus en plus vides d'esprit et de perspectives, qui se trahit en défendant des positions individualistes et communautaristes contraires à l'esprit de la République, nous donnons l'exemple. Faire société, c'est au contraire s'accorder pour dépendre des uns des autres. La famille est le creuset de ce lien social pour construire quelque chose qui dépasse nos intérêts particuliers. Elle est aussi le lieu de tiraillement entre êtres évidemment sensibles. Nous allons continuer tous si nombreux à faire corps autour de la Manif pour Tous aussi longtemps qu'il le faudra."
Trois responsables de mouvements familiaux nationaux ont ensuite exprimé leur soutien au Grenelle de la famille.
Tout d'abord Sandra Blasiak, de l'association des familles protestantes, a souligné "l'importance du travail de défense, de représentation et d'accompagnement des familles, notamment l'entraide intergénérationnelle et le soutien à la parentalité. Les associations familiales protestantes s'engagent auprès des familles pour valoriser la cellule familale et travailler avec chacun de ses membres. Une famille solide se construit sur la base d'une conscience de sa composition, fondée sur la différence et la complémentarité hommes-femmes, enfants, personnes âgés, tous uniques mais différents et appelés à vivre la solidarité."
Geneviève Verdet, des AFC, est quant à elle intervenue comme "sergent recruteur du mouvement familial. C'est un peu le syndicat des familles. Normalement, le gouvernement doit demander son avis, mais il lui arrive d'oublier. Cela n'empêche pas que vous vous engagiez ailleurs, mais en donnant votre voix à une association familiale, vous renforcez le mouvement familial. Par vos voix, vous donneriez un poids supplémentaires au mouvement familial pour qu'il soit incontourtable."
L'avenir n'est plus dans la rue
Enfin, le professeur Henri Joyeux, président honoraire de Familles de France, rappelle que Familles de France a fait voter à l'unanimité qu'un enfant a besoin d'un mère et d'un père, et qu'il n'existe qu'une seule filiation. Selon lui, il faut que "le prochain gouvernement ou président mette dans la constitution que le mariage, c'est un père et une mère. Cela veut dire que nous ferons tomber la loi Taubira. que nous respecterons ceux qui veulent vivre avec des personnes de même sexe, sauf prosélytisme. Mais l'avenir n'est plus dans la rue, c'est le travail du Grenelle, ce sont les élections."