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Roberta Sciamplicotti - aleteia - publié le 07/03/14
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Pietro e Maddalena est un petit ouvrage du théologien et bibliste Damiano Marzotto, qui traite de la complémentarité des deux sexes, au cœur de la diffusion du message chrétien.« La coopération dans l’œuvre de l’Evangile a toujours considéré l’homme et la femme comme faisant un, engagés dans un seul et même effort, un effort passionné et continuel et profondément ancré dans la fidélité au Seigneur ». Ainsi commence le livre de Damiano Marzotto, « Pietro e Maddalena. Il Vangelo corre a due voci » que le Pape a récemment déclaré être en train de lire, lors d’une interview donnée au quotidien italien Il Corriere della Sera.

Au cours d’une étude analytique du Nouveau Testament, l’auteur a ainsi examiné comment la dynamique du Salut s’accomplit au sein même d’une synergie de l’homme et de la femme”.

L’on dénombre alors trois grandes lignes qui caractérisent cette collaboration: “une capacité d’accueil chez la femme, qui se mêle à l’activisme de l’homme” et permet alors “une maturité et une conservation perpétuelle du message” ; “une capacité d’anticipation du côté féminin, qui précède les comportements masculins” – et " les femmes peuvent même avoir parfois la qualité d’incitation envers Jésus et les apôtres et les pousser ainsi vers l’action du Salut”. « Un soutien universel », caractérisé alors par des interventions « souvent anticipatrices ».

Il faut d’ailleurs remarquer la façon dont cette coopération à l’Action du Salut vient affermir la condition virginale de la femme. C’est peut être précisément parce que, « signe concret de pauvreté, de fragilité et de disponibilité », cette condition semble tout particulièrement adaptée à « accueillir l’action du Saint-Esprit, la Parole féconde et, au moment de la Passion, le corps du Christ ».

Car en effet, “si d’un côté, la femme provoque, anticipe, accueille, intériorise, comprend, approfondit et ainsi, permet un développement plus grand et plus universel du Salut », « l’homme quant à lui, poursuit ce qui a été commencé par des gestes ponctuels, pratiques, des actions de miséricorde et d’annonce ».
L’activité de l’homme exige donc  «une harmonie féminine d’intériorisation, une dynamique originelle d’anticipation et d’ouverture, sans laquelle l’activité devient alors un simple activisme, et l’impact de l’Evangile est freinée et s’estompe ».

Mais n’y avait-il pas déjà une coopération entre l’homme et la femme au temps de Jésus ? « Marie a conçu et mis au monde un fils par l’action du Saint-Esprit, mais Joseph, fils de David, devait quant à lui accueillir son épouse, et donner au nouveau-né le nom de Jésus ». Le don du ciel s’adresse donc avant tout à la femme, mais cette grâce doit être cependant également accueillie par la participation de l’homme, afin de trouver toute l’efficacité de l’histoire du Salut.

Cette coopération peut également être illustrée symboliquement dans la scène de l’enterrement. « Marie-Madeleine et Marie ont contemplé le mystère de la mort de Jésus et ont ainsi, en quelque sorte, « accueilli l’Esprit ». C’est la raison pour laquelle elles sont assises face au caveau, qui a préservé le corps de Jésus. Mais cependant, c’est Joseph, un homme riche d’Arimathie disciple de Jésus, qui après avoir « recueilli le corps », l’a déposé dans le nouveau caveau. Les femmes ont alors contemplé le don du corps du Christ sur la croix. Mais pour autant, c’est Joseph qui a accomplit physiquement les paroles de Jésus : ‘Prenez, ceci est mon corps’ ».

En réexaminant le personnage de Jésus dans les Evangiles, explique Marzotto, il apparaît comme la parfaite cristallisation de l’image de Dieu, mais la fécondité du Christ ne se réalise pas sans l’association étroite de certaines femmes au mystère de la rédemption et de la régénération de l’humanité. « Ce sont elles qui l’ont servi depuis la Galilée, elles l’ont accompagné jusqu’à Jérusalem, elles ont participé à sa mort et à son enterrement, devenant ainsi les premiers témoins de sa résurrection. Sans compter toutes les autres femmes que Jésus a rencontrées dans son mystère entier et qui l’ont aidé à manifester les caractères particuliers de son mystère salvifique».

Le chemin universaliste qui porte au Salut se présente ainsi dans une perpétuelle synergie entre l’homme et la femme. Plus précisément, la présence des femmes semble « favoriser l’ouverture universaliste, autant lors des moments fondateurs, originels et décisionnels, durant lesquels l’on parle d’accueillir toute la force de l’Esprit, que dans les débuts concrets, durant lesquels il faut dépasser les obstacles des fondements et des hostilités connexes ».

De plus, les femmes apparaissent « tout particulièrement en capacité de saisir à l’avance la réalisation du Salut et de se présenter ainsi comme des annonciatrices privilégiées ». Elles proposent « leurs fonctions d’accueil et d’hospitalité qui offrent au chemin vers l’exode une préfiguration du royaume, du lieu de la liberté et de l’universalisme ».

Tout cela est encore valable aujourd’hui, même si « l’on observe toujours quelques interrogations ainsi que des problèmes qui ne sont pas encore résolus ».

Tout d’abord, rappelle l’auteur, il y a sans aucun doute “un manque de visibilité de la présence des femmes au sein de l’Eglise et de l’évangélisation”. Et quand l’on cherche à donner un peu de concret et de présence aux femmes, «on ne voit pas toujours bien si l’on tente seulement de redistribuer les rôles traditionnellement attribués aux hommes ou si, vraiment, l’on peut donner un peu d’espace à une originalité féminine qui enrichit non seulement l’Eglise mais également le monde entier ».

Du côté des hommes, “il n’y a pas toujours une réelle conscience de la vocation des femmes, et en particulier au sein de l’Eglise”. Souvent en effet, la femme est considérée comme un personnage secondaire, « plus facilement disposée à des rôles plus modestes”, et « les valeurs singulières de l’Evangile et de l’enrichissement de l’Eglise, ainsi que de la société par laquelle l'image de cette dernière est véhiculée », ne sont pas saisies.

Le message est donc clair : pour l’évangélisation et pour la vie de l’Eglise, une collaboration étroite entre les hommes et les femmes n’est pas seulement favorable, elle est primordiale. L’important maintenant, est de savoir comment faire.

Traduit de l'édition italienne d'Aleteia par Mathilde Dehestru.

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