Une frontière a été franchie. Les faits sont graves : une jeune russe en cours de naturalisation s’est vue demander par la police d’espionner les Veilleurs et la Manif pour Tous, révèle le Figaro.05/03/2014
Suite à ces révélations, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, dit avoir demandé que l'Inspection générale de la police nationale soit saisie d'une enquête sur cette affaire pour, précise-t-il, « vérifier les conditions de conduite de l'enquête individuelle de naturalisation », rapporte toujours Le Figaro ce mercredi 5 Mars.
Mais comment la police, en France, a-t-elle pu en arriver là, au mépris des règles et des valeurs de base de notre démocratie?
Les faits remontent au 26 septembre 2013, alors que le mouvement spontané, populaire, de la Manif pour Tous, fait une rentrée fracassante, annonçant sa détermination à poursuivre son combat contre les atteintes aux valeurs premières de la société : le mariage Homme-Femme et la filiation Père-Mère-Enfant. « L'ère des moutons est terminée! », promet la présidence du collectif. Le Mouvement des veilleurs poursuit ses veillées selon un programme et des orientations bien établis. « Nous continuerons de promouvoir une société respectueuse de l’altérité sexuelle homme/femme, du droit de l’enfant et de la famille… Nous poursuivrons aussi notre défense des libertés fondamentales de tout citoyen français, en particulier liberté d’expression, de conscience et d’éducation », promet Ludovine de la Rochère, présidente de la Manif pour Tous.
Et c’est dans ce contexte que la jeune étudiante russe fait son apparition, contre son gré. Les forces d’ordre sont au maximum de la crispation, dressent des cordons autour de ces veilleurs paisibles qui n’ont pas l’intention de « lâcher ». Dans sa longue lettre de motivation pour obtenir sa naturalisation, Anna a le malheur d'avoir indiqué qu'elle « (s') intéresse à la vie politique de (son) pays» et qu'elle a déjà participé à «un meeting» et à «des manifestations», rapporte Le Figaro. Intervention immédiate alors de la Sous-direction de l'information générale (SDIG, ex-RG) des Yvelines qui la soumet à un interrogatoire qui se terminera par un sidérant chantage : les policiers laissent planer la menace d'un « avis défavorable ». « À moins que, pour montrer votre bonne foi, vous ne donniez des noms précis de gens qui participent à la Manif pour tous, lâchent-ils. Et que vous n'alliez, jeudi 10 octobre prochain, aux Veilleurs, à Versailles…»
Bien que masquée en partie, hasard de l'agenda médiatique, par les enregistrements pirates de l'Elysée, cette affaire est d’une gravité exceptionnelle. Les résultats de l’enquête demandée à l’Inspection générale de la police nationale devraient être connus dans « un délai maximal d'un mois ».