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Pape François : L’évêque idéal existe, il faut le chercher !

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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 28/02/14
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Devant la Congrégation pour les évêques, le Souverain Pontife énumère les critères incontournables pour choisir un « vrai » pasteur, digne de succéder aux apôtres.28/02/2014
 

« Nous n’avons pas besoin de chefs d’entreprises ou d’administrateurs délégués, d’apologètes, ni de croisés, mais de pasteurs authentiques qui prennent soin de leur troupeau, tous les jours, avec assiduité », a déclaré le pape François dans un nouveau discours musclé jeudi matin, 27 février, aux membres de la Congrégation pour les évêques, une des 9 congrégations de la curie romaine .
 
Les évêques devaient s’y attendre : le pape François, depuis le début de son pontificat, ne perd pas une occasion pour les rappeler à leurs devoirs et missions premières : « accueillir avec magnanimité », « marcher avec le troupeau », « rester avec son troupeau », avait-il dit aux évêques fraichement nommés en septembre 2013. Il avait ajouté : « Ne soyez pas des fonctionnaires paresseux, Ne soyez pas des patrons mais des modèles, ne tombez pas dans l’esprit de carriérisme  » (Aleteia).
 
Mais ce jeudi, les propos du Pape prennent une autre connotation car il s’adresse à ceux-là même qui ont pour mission d’examiner à la loupe les candidats pressentis pour devenir évêques, à travers le monde, et de les lui proposer : « Quand je signe une nomination d’évêque, je voudrais pouvoir toucher du doigt l’autorité de votre discernement », dit-il aux membres de la Congrégation pour les évêques, réunis en séance ordinaire.
 
La présence du Pape parmi eux est inédite , il est venu rappeler l’importance de leur travail et les guider dans leurs choix  en leur énonçant toute une série de règles, qui existent déjà dans le long directoire qu’ils ont à disposition sur le ministère pastoral des évêques « Apostolorurm successores », mais qu’il a jugé bon de leur rappeler de manière simple et concise.
 
Pour repérer un évêque, il ne sert à rien de compter ses qualités humaines, intellectuelles, culturelles ou pastorales. « Le profil d’un évêque n’est pas la somme algébrique de ses vertus », a-t-il dit, même si, bien sûr, celui-ci doit exceller par « son intégrité, sa solidité chrétienne, sa fidélité à la vérité, sa transparence, sa capacité à gouverner », toutes des qualités indispensables. Les évêques que nous voulons, a-t-il listé, sont : « des témoins humbles et courageux du Ressuscité, non pas de manière isolée, mais avec l’Église », des hommes « à la hauteur du regard de Dieu », « des semeurs confiants de la vérité », capables de « prendre de la hauteur par rapport à nos bassesses et nos petites prétentions », prêts « à renoncer, à se sacrifier, à mourir, à se consumer » pour Dieu et son troupeau.
 
Et si l’Eglise a besoin de gardiens pour sa doctrine, ça n’est pas pour  s’en servir pour mesurer l'écart qu'il y a entre elle et le vécu des gens mais pour « séduire le monde par la beauté de l’amour et par la liberté offerte par l’Evangile », a poursuivi le pape en concluant ce beau portrait robot de l’évêque idéal.
 
Le Souverain Pontife ne propose pas un « modèle standard » car il sait bien que cela dépend de chaque Eglise particulière, de la spécificité de chacune. Pour lui le défi commun est d’entrer dans « la perspective du Christ qui sait ce dont chaque Eglise a besoin, en tenant compte des spécificités de chacune ».  Mais pour y parvenir, il est impératif que chacune se libère de toute « préférence, sympathie, appartenance ou tendance », évite « les camaraderies, les clans et les hégémonies » qui conditionnent parfois le choix des évêques.
 
Où trouver ce genre d’hommes ?  « Cela n’est pas facile » reconnaît le pape François qui, avec son franc-parler habituel, a répondu : « Pourtant, il y en a, car le Seigneur n'abandonne pas son Eglise », mais comme le prophète Samuel à la recherche du successeur de Saül,  il faut aller « courir les champs pour les trouver », c’est-à-dire aller sur le terrain. « Peut-être ne le faisons-nous pas assez », leur a-t-il suggéré.
 
Sa conclusion sera donc un souhait : que la Congrégation pour les évêques vive de cette « sainte inquiétude », qu’elle trouve, comme il l'a dit en substance au début de son discours, de vrais pasteurs, de dignes successeurs des apôtres. Des hommes qui ne seront pas des « princes ambitieux » mais des « pasteurs crédibles », des serviteurs et non des propriétaires de la Parole de Dieu.  « Le troupeau a besoin de trouver place dans le cœur de son pasteur. Si cela n'est pas solidement ancré en lui, dans le Christ et dans son Eglise, l'évêque sera constamment à la recherche de compensations éphémères, sans offrir aucun refuge à son troupeau », les a-t-il avertis.
 
Sources: Radio Vatican – Osservatore Romano, Vis
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