La Cour constitutionnelle de Bolivie vient de confirmer la validité de sa législation protégeant la vie de l’enfant à naître, et ce malgré les pressions exercées par les experts de l’Onu. Le jugement de la Cour bolivienne est arrivé comme une surprise. Le groupe militant IPAS remettait en cause la constitutionalité de l’interdiction de l’avortement. La Cour a conclu que la vie à naître devait être protégée, même si elle a concédé une exception en cas de viol, et ouvert la porte à la recherche sur l’embryon et à la pilule du lendemain.
L’affaire a été très commentée en Bolivie. Le suspense aura duré deux ans, pendant lesquels le pays a attendu le jugement. Le président Evo Morales a pesé dans le débat l’année dernière en déclarant que « tout avortement est un crime ».
Les arguments sur lesquels la Cour se fonde pour protéger la vie sont originaux. Elle déclare en effet que selon les anciennes croyances cosmiques indigènes, la vie est perpétuelle, elle n’a ni commencement ni fin. Dès lors, tout ce qui est vie ou « peut potentiellement donner la vie » est protégé par la Constitution bolivienne. L’avortement à la demande ne pourrait jamais être permis, continue-t-elle ; c’est même un crime en fin de la grossesse.
Notez que la Cour n’a pas tenu compte des recommandations de deux comités de l’Onu de l’année dernière, qui demandaient à la Bolivie de dépénaliser l’avortement. Les partisans d’un droit international à l’avortement cherchent à utiliser les cours nationales pour qu’elles censurent les législations internes qui vont à l’encontre des recommandations des comités de l’Onu compétent dans le domaine du suivi des droits de l’homme du respect des droits de l’homme. Selon eux, il y aurait en droit international coutumier un droit à l’avortement. Pour le moment, ils ne sont pas arrivés à leurs fins.