Malgré tous les appels à ne pas voter le projet de loi étendant aux mineurs la loi de 2002 sur l’euthanasie, le parlement fédéral a franchi « un pas de trop vers d’autres interdits », dénoncent les évêques belges14/02/2014
Le parlement fédéral belge a approuvé, sans surprise, le projet de loi qui étend aux mineurs la loi de 2002 sur l'euthanasie par 86 voix pour, 44 contre et 12 abstention.
La mobilisation des derniers jours, notamment celle des pédiatres et de sommités en matière de soins palliatifs pédiatriques, de juristes et d’évêques comme l’évêque de Malines Bruxelles et de Liège, a probablement fait grandir le nombre des opposants et abstentionnistes lors du vote. Mais peut-être est-elle venue trop tard, s’interrogent différents médias belges dont Belgicatho, juste après les résultats du vote à la Chambre, jeudi 13 février au soir.
Dans la galerie du public, rapporte Le Figaro, quelqu'un a crié en français « assassins ! » à l'annonce du résultat du vote. Jusqu'au bout, les « Dossards Jaunes », collectif indépendant et aconfessionnel opposé à l'euthanasie, se sont battus pour que l'élargissement de la loi aux enfants soit reportée à la prochaine législature.
Après les Pays-Bas, la Belgique est le deuxième pays au monde à autoriser l'euthanasie pour les mineurs. Une nouvelle qui attriste et que regrettent les évêques de Belgique, a déclaré jeudi soir, le père Tommy Scholtès, au micro de Radio Vatican. Ces derniers, précise-t-il, craignent que ce vote ne soit qu’une étape, l’ouverture à d’autres possibilités « extrêmement délicates, voire plus délicates encore, selon l’aggravation de la situation, avec l’extension aux personnes handicapées, aux personnes démentes ou malades mentaux ».
Dans un communiqué publié à l’issue du vote, les évêques de Belgique déclarent partager « l’avis de tous ceux qui, dans le débat sur l’euthanasie, se sont prononcés sans ambigüité contre cette loi en fonction de leur expérience ou de leur expertise », et déplorent « une transgression de l’interdit de tuer, qui constitue la base de notre société humaine ».
Les évêques espèrent que malgré cette loi, tout sera mis en œuvre pour « combattre au maximum la douleur et la souffrance » et pour que « tous ceux qui – professionnels et volontaires – accompagnent des personnes malades et souffrantes, soient soutenus d’une façon optimale. »
Sources: Belgicatho – Radio Vatican – Le Figaro