Chrétiens et musulmans, même sang, même langue, même pays : l’AED salue ces religieux qui risquent leur vie pour briser la spirale de la haine.
07/02/2014
En Centrafrique, à 80% chrétien, chrétiens et musulmans vivaient jusqu’ici en bonne entente. Les responsables religieux des deux religions ont donc décidé de faire front commun pour essayer de briser la spirale de « haine » infernale entre les communautés.
Aide à l’Eglise en Détresse (AED) salue ces artisans de paix :
Dieudonné est un jeune prêtre du diocèse d’Alindao. En mars 2013, les rebelles de la Séléka ont attaqué sa paroisse. Menacé de mort, il a été obligé de s’enfuir, comme d’ailleurs la majorité de ses paroissiens. Quelques mois plus tard, il a pu retourner dans sa paroisse. Mais le 5 décembre, la situation à Bangui s’enflamme et de violents combats s’engagent entre les milices antibalaka (majoritairement chrétiennes) et les anciens rebelles de la coalition Seleka (majoritairement musulmane). Le bilan est lourd : 500 morts en seulement trois jours et 6 000 personnes obligées de fuir.
Le Père Dieudonné ne perd pas de temps. Il intervient immédiatement pour tenter de calmer les esprits, et rappeler notamment aux chrétiens que la violence et la haine sont absolument contraires à l’Évangile. Sa devise : « Chrétiens et musulmans : même sang, même langue, même pays », est affichée sur le tableau noir de sa paroisse qui organise régulièrement des journées de prière et de réconciliation entre chrétiens et musulmans.
Mais le P. Dieudonné n’est pas le seul à agir pour la réconciliation et la paix. L’imam Oumar Kobine Layama, président de la communauté islamique de Centrafrique, et l’archevêque catholique de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, ainsi que le pasteur protestant Nicolas Guérékoyame-Gbangou, ont créé début janvier un groupe interconfessionnel pour la paix.
Tous les trois prennent très à cœur le rôle de médiateurs qu'ils se sont donné pour éviter que les conflits n’engendrent une guerre ouverte. Menaces de morts et intimidations ne les arrêtent pas.
« Les chrétiens doivent être habités par l'esprit de Dieu, ils ne doivent pas tuer », lance Mgr Nzapalainga à ses ouailles.
« Ce que vous faites – voler, tuer, violer des femmes et terroriser les gens – est totalement contraire à ce que Dieu exige de nous dans le Coran », lance aux siennes l’imam Layama.
Commentaire admiratif de l’AED : « Nul doute que les centaines de personnes qui ont perdu la vie à Bangui ces derniers jours, auraient été bien plus nombreuses encore s’il n’existait pas des hommes courageux comme ces trois dignitaires ou comme le jeune abbé Dieudonné ».
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