Dans un entretien au quotidien italien Corrierre della Sera, Mgr Tomasi renvoie les auteurs du rapport du Comité de l’ONU sur les droits de l’enfant à leurs contradictions et déformations.06/02/2014
Le Saint-Siège a ratifié la convention de l’Onu sur les droits de l’enfant et entend bien l’observer à la lettre, assure Mgr Tomasi. Mais ce n’est pas en contestant certains aspects doctrinaux de l’Eglise que l’on facilitera la protection des enfants, au contraire, ajoute-t-il, au lendemain de la sortie du rapport de l’ONU sur les droits de l’enfant accusant l’Eglise de violer la dite convention.
Dans un entretien au quotidien italien Corriere della Sera, l’Observateur permanent du Saint-Siège revient sur le rapport du Comité de l’ONU sur les droits de l’enfant présenté jeudi 5 février à Genève. Celui-ci accuse le Saint-Siège de ne pas avoir reconnu « l'étendue des crimes commis » par des ecclésiastiques sur des enfants, ni d’avoir pris « les mesures nécessaires pour faire face à ces affaires de pédophilie et ainsi protéger les enfants ». Le rapport critique également le Vatican pour ses positions sur la contraception et l'avortement (cf. Aletia).
Mgr Tomasi réplique : « Ce rapport de l'ONU ne semble pas à jour (…) Je suis surpris car c’est comme s’il avait déjà été écrit, avec l’ajout de quelques paragraphes après la rencontre entre le Comité et notre délégation…».
Le 16 janvier dernier, le Saint-Siège avait en effet réaffirmé devant le comité sa volonté de défendre le droit des enfants et présenté les mesures et initiatives destinées à lutter contre la pédophilie dans l’Eglise. Mais comme il l’affirmait déjà hier, lors d’une première réaction sur les ondes de Radio Vatican, tout se passe comme si « ce rapport avait été préparé à l'avance… ne tenant pas compte de l’audition de janvier dernier ». Ce rapport, insiste-t-il, « déforme les faits ! ».
Mgr Tomasi, en personne, avait répondu toute la journée aux questions des 18 experts indépendants du dit comité. Il annonce aujourd’hui qu’il y aura maintenant « une réponse détaillée » et que le Saint-Siège est en train de la préparer.
Il regrette « les cas d’abus d’enfants commis par des ecclésiastiques » mais souligne que les 40 millions de cas d’abus recensés par l’ONU sont la preuve que ce fléau touche la société tout entière et pas seulement l’Eglise. « Nous devons tous prendre des mesures urgentes », insiste-t-il auprès de Gian Guido Vecchi du Corriere della Sera. Et à ce sujet là, il fait remarquer que les initiatives prises par le Vatican restent « sans équivalent » dans d'autres Etats.
Concernant « les recommandations » du comité onusien faites au Saint-Siège de « changer sa position sur la question de l’avortement », Mgr Tomasi renvoie les auteurs du rapport au préambule de la convention sur les droits de l’enfant qui parle de « la défense de la vie et de la protection des enfants avant et après la naissance », accusant telles recommandations d’être « en vraie contradiction avec les objectifs fondamentaux de la convention, qui est celle de protéger les enfants ».
A savoir : ici une pétition de protestations à l'ONU.