Le roi des réseaux sociaux fête ses dix ans d’existence. Parangon de l’inutile et de l’ego, c’est aussi un formidable espace pour évangéliser.
06/02/2014
Facebook est un enfant géant. Un enfant, car il vient tout juste de fêter ses dix ans, mais aussi un géant qui a réussi l’exploit de connecter plus d’un milliard de personnes. Impossible de l’ignorer, Facebook captive, séduit, sait se faire aimer à la folie ; nombreux sont ceux qui ont rencontré sur le réseau des “amis” à l’autre bout du monde, tandis que d’autres y ont connu “l’amour de leur vie” et que des millions d’autres encore, via le bouton “j’aime ”, veulent trouver dans leurs photos, publications et vidéos une sorte d’approbation narcissique qui les aide à découvrir une considération qu’ils n’ont pas toujours réussi à obtenir.
Sur Facebook, comme sur beaucoup d’autres réseaux sociaux, on retrouve tous ceux qui s’estiment dotés d’un talent caché veulent être reconnus de par le monde, ceux qui ne veulent pas disparaître sans avoir été reconnus, qui désirent « avoir une conversation» avec des gens qu’ils ne connaissent pas et apprendre à « aimer » sans avoir à supporter l’autre. Enfin, Facebook est la panacée de tous ceux, nombreux, qui maîtrisent mieux la technologie que les relations avec leurs semblables.
Mais Facebook est aussi une formidable plate-forme d’évangélisation, qui permet à nombre de ceux qui ne connaissent pas le Seigneur de découvrir dans la chaleur d’une expérience personnelle la possibilité de rencontrer un Dieu qui, jusqu’ici, était totalement absent de leur vie, et qu’ils ont tenu à l’écart des évènements de leur vie quotidienne.
Il n’est pas rare aujourd’hui que des personnes utilisent ce moyen pour défendre la vie, promouvoir la coexistence, vanter les vertus, échanger des idées et extraire de la Sainte Bible le Dieu de la Croix afin qu’il puisse atteindre le cœur de ceux qui ne savent pas ouvrir une Bible, mais possèdent toutes les compétences pour manier mobiles et ordinateurs. Facebook a servi pour tout : pour dénigrer, fouler aux pieds l’honneur, promouvoir, des mouvements qui défendent des idées (même totalement opposées), faire connaître de nombreux talents cachés.
Mais le réseau a aussi été utilisé pour apporter « la bonne nouvelle » de l’amour de Dieu. Chacun a donné à ce petit géant l’utilisation qu’il a voulue, les uns dans une bonne intention, les autres moins. Dans les profils d’aujourd’hui, jamais ne manque une parole d’encouragement, une photographie, une transcription de texte, un témoignage, une histoire, le mot précis qu’il faut pour ceux qui également savent publier leurs états d’âme. En ce sens, on peut dire que, s’il est vrai que tel ou tel réseau social ne peut remplacer notre relation personnelle avec le Seigneur, il en a aidé plus d’un à trouver une lumière sur le chemin. Tout comme les « fils des ténèbres » font la promotion de leurs causes, de même à nous, qui sommes “les fils de la lumière”, a été donnée l’opportunité d’utiliser ces outils humains pour faire connaître le Dieu de notre foi.
Facebook est encore un enfant en bas âge, certains ne lui prédisent pas une bonne adolescence, pensant peut-être que, dans les nouvelles générations connectées, l’amour pour le réseau va se perdre au point de réduire ses utilisateurs de plus de 80% d’ici quelques années. Peut-être du fait de l’apparition de nouvelles et alléchantes propositions qui voudront développer de façon plus rapide et efficace les idées et les aspirations. Mais tant que vivra cet “enfant”, il sera un moyen pour atteindre un grand objectif : la Gloire de Dieu par la connaissance de Jésus.
Ne cessons jamais, nous qui croyons en le Seigneur, de prêcher à temps et à contretemps, dans le respect absolu des autres, mais avec une clarté éclatante ; n’ayons jamais honte de dire aux autres ce que Dieu a fait en nous ; que ceux qui peinent à ouvrir la Bible puissent trouver dans de petites phrases, percutantes, extraites de la Parole de Dieu, une lumière sur leur chemin.
L’Evangile doit imprégner tous les domaines, espaces, moments et situations de la vie. Tout comme la grâce de Dieu coule dans nos veines de ceux qui l’aiment, il faut que les réseaux sociaux soient imprégnés des enseignements de Jésus. Il y aura toujours des gens pour nous contrer, nous contredire et nous offenser, mais il ne faut pas que l’on puisse nous reprocher, comme l’a fait le prophète, d’être des « chiens muets”, de ceux qui ne savent aboyer que lorsqu’ils se cachent entre les jambes de leur maîtres, mais sont incapables de défendre la maison. Si certains se sont montrés rusés dans le mauvais usage de certains outils technologiques, soyons nous aussi « rusés comme serpents et candides comme des colombes » pour proclamer le nom de Jésus.
Félicitations à tous les utilisateurs de Facebook, à leur créateur-fondateur, à tous ceux qui évangélisent par ce moyen, et n’ont jamais oublié leur mission d’être des prophètes de notre temps, avec les outils de notre temps.
Traduit de l’édition espagnole de Aleteia par Elisabeth de Lavigne