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10 millions de français pas ou mal logés, selon la Fondation Abbé Pierre

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Judikael Hirel - publié le 01/02/14
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Entre crise et hausse des loyers, le mal-logement a encore progressé en France l’an passé. C’est l’un des constats sans précédent du dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre.La France compte encore et toujours de plus en plus de mal-logés, selon le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre. Les héritiers de l'Abbé Pierre, 60 ans jour pour jour après qu'il eut lancé son appel indigné à la radio, évoquent "un élargissement et une accentuation de la crise du logement" littéralement "sans précédent".

Les chiffres parlent d'eux-même, mais il suffit en fait d'ouvrir les yeux, dans les rues, les sous-bois, au bord des échangeurs routiers pour le constater chaque jour : la précarité explose. Les logements de fortune, entre baraques, tentes et cabanes "gagnent des territoires de plus en plus éloignés des villes",et l'on constate "la réapparition de situations que l'on croyait disparues, telles que les bidonvilles".

Selon la Fondation, on compte désormais 3,5 millions de personnes confrontées au mal-logement en France, 700 000 Français sans logement et 411 000 hébergés par des tiers. Pour répondre aux besoins de 141 500 sans-abri, les dispositifs d'hébergement sont loins de pouvoir répondre à toutes les situations de précarité. Au passage, si la Fondation se félicite de la création de 7 000 places d'hébergement pour SDF, elle rappelle que les trois quarts de ceux qui appellent le 115 n'obtiennent aucune solution.

Plus largement, la Fondation estime à plus de 10 millions les personnes touchées par la crise du logement. En effet, entre le chômage de masse et des loyers en hausse, l'accès à un logement devient de plus en plus difficile pour les budgets les plus modestes, et celles et ceux ne présentant pas assez de garantie aux yeux des loueurs, à commencer par les demandeurs d'emploi et les jeunes. Il faut dire  que les loyers ont augmenté de 55% en 13 ans, une hausse qui n'a absolument pas été régulée par les pouvoirs publics.

En parallèle, le parc HLM ne saurait répondre aux besoins, alors que 1,7 million de Français sont sur liste d'attente en vue d'obtenir un logement social. Quant aux propriétaires qui souhaiteraient faire un geste en louant leur bien en-dessous du prix du marché, le contrôle fiscal les attend irrémédiablement… "La question de l'emploi est en filigrane derrière la question du logement", a souligné Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation lors de la présentation de son rapport annuel, soulignant au passage "l'augmentation du nombre de personnes menacées d'expulsions en lien avec la perte de leur emploi". Côté jeunes, un sur deux seulement dispose d’un emploi stable à durée indéterminée (CDI) lui permettant de louer un logement. Quant aux foyers dont  les revenus ne cessent de baisser ou fluctuent au mois le mois, ils sont souvent contraints de rogner sur leurs dépenses alimentaires et médicales pour payer leur loyer ou de leur mensualité…

Evidemment, tout est plus cher et plus compliqué en Ile-de-France, et il faut se loger de plus en plus loin pour y faire face à des loyers exorbitants. Conséquence directe : un éloignement progressif des bassins d'emplois, et un accès de plus en plus restreint à l'emploi. Ainsi, selon le rapport de la Fondation Abbé Pierre, résider en deuxième couronne ne donne accès qu’à 27 % des emplois de la région francilienne, contre deux fois plus à Paris. En cinq ans, 2 millions de personnes ont ainsi dû refuser un emploi, jugeant que l’accepter demandait trop de sacrifices. Conséquence : « le logement peut être un frein à l’emploi alors qu’il doit au contraire le favoriser », constate Patrick Doutreligne.

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