Impossible de rester indifférent à la tragédie syrienne et notamment au sort des chrétiens quand on met un nom et un visage sur les victimes. Tel Fadi.
La tragédie des chrétiens syriens, si se confirment les informations qui nous parviennent au compte-gouttes de ce pays arabe plongé dans la tourmente, constitue un véritable holocauste, dont on ne peut encore déterminer l’ampleur.
Lorsque nous entendons parler de ce qu’endurent les chrétiens, de loin nous pouvons seulement pressentir l’énormité de la tragédie. Mais quand on a l’occasion de connaître les histoires de personnes en chair et en os, de mettre un nom et un visage sur les victimes, alors comment pourrait-on rester indifférent… ?
Jeudi nous apprenions que Fadi, un jeune chrétien avait été tué et décapité en Syrie par un groupe de djihadistes (Aleteia). Oui, c’est lui, le jeune homme (27 ans) dont la photo accompagne cet article. L’effroyable histoire a été confirmée directement par nos collègues de l’édition arabe d’Aleteia, de bonnes sources.
Firas, un ami de Fadi, était avec lui dans la voiture, et c’est par miracle qu’il a été sauvé. Il a rapporté en personne à l’agence syrienne SANA ce qui s’était passé.
Ils rentraient en voiture chez eux dans la soirée, lorsqu’ils ont croisé cinq terroristes armés, qui ont intercepté le véhicule et ouvert le feu. « J’ai été blessé, et j’étais incapable de conduire. Une fois parvenus à la voiture, ils m’ont traîné dehors et ont tiré mon ami Fadi et lui ont lié les mains. J’ai entendu l’un d’eux dire: coupe-lui la tête. Ils se sont emparé des papiers de la voiture et de l’argent, puis ils ont essayé d’incendier la voiture, sans succès”.
« Une fois sûr qu’ils étaient partis, j’ai ouvert les yeux, et j’ai vu Fadi, la tête coupée. J‘ai couru à la maison d’un ami qui habitait dans le coin, et de là, ils ont appelé la police et l’ambulance pour me conduire à l’hôpital ».
Firas, qui déjà auparavant avait échappé avec sa famille à des groupes terroristes, a affirmé que ce sont des terroristes et qu’ils n’ont pas de religion, ils ne font que tuer et voler.
Une source fiable a dit à Aleteia que ces terroristes ont été arrêtés. Aucun détail n’a filtré pour raisons de sécurité, mais on sait que deux d’entre eux n’étaient pas de nationalité syrienne.
Lorsque la mère de Fadi a été informée de l’arrestation des assassins de son fils, la réaction de cette malheureuse femme a été seulement de dire: “Que Dieu leur pardonne ».
Tout commentaire serait superflu.
(Traduit en anglais de l’édition arabe de Aleteia par Tony Assaf puis en français par Elisabeth de Lavigne)