Il y a quatre ans, le destin de The Affordable Care Act, désormais communément appelé la réforme de santé Obamacare, reposait entre les mains d’un petit groupe pro-vie du parti démocrate de la Chambre des représentants. Le Président Obama avait alors réussi à gagner leur adhésion grâce à un décret promettant que l’avortement sélectif ne ferait pas partie de la réforme. Les plus sceptiques affirmaient déjà que ce n’étaient là que des belles paroles.
Et ils avaient raison. La question n’est plus désormais de savoir si l’Obamacare va inclure l’avortement, mais plutôt combien, pour qui, et aux frais de qui ?
Il y a deux ans, l’ancien représentant démocrate du Michigan, Bart Stupak, qui avait dirigé le petit groupe de la Chambre des représentants pendant les négociations avec la Maison Blanche, a déclaré être lui-même « perplexe et déçu » par la désobéissance au décret exécutif. Tout comme il fut stupéfait par le texte de loi qui, déjà, était en train de se mettre en place.
Bart Stupak, qui a choisi de ne pas poursuivre sa charge en 2010, parlait en particulier du mandat HHS (Health and Human Services), la règle du ministère de la santé et des services sociaux pour la mise en œuvre de la réforme. Dans le cadre de cette dernière, certaines associations liées à l’Eglise seraient même obligées de coopérer en fournissant des médicaments abortifs, des contraceptifs, et des stérilisants à leurs employés, via leur assurance maladie.
Sans surprise, le mandat a suscité de vives contestations de la part des représentants religieux, notamment des évêques catholiques, mais aussi de quelques dirigeants d’entreprises opposés à l’avortement pour raisons de conscience. L’argument est qu’une telle contrainte viole le premier amendement de la Constitution des Etats-Unis sur la liberté religieuse.
En mars prochain, la Cour Suprême entendra deux affaires, portées par des entreprises privées, à l’encontre de ce décret, avec le ministère de la justice à la défense. Il est certain qu’un jour ou l’autre des organisations religieuses se retrouveront devant la Cour. Cela pourrait alors faire beaucoup de publicité aux Petites Sœurs des Pauvres ou à toute autre congrégation.
Quand bien même, le mandat HHS de l’Obamacare n’est pas le seul à favoriser l’avortement sélectif. L’expérience a montré qu’aux Etats-Unis, dans certains cas, il est difficile, voire impossible, de seulement savoir si les assurances maladies proposées aux niveaux fédéral et national couvrent la procédure d’avortement. Cela a notamment été un problème à New York et au Minnesota.
Aussi, dans certains états, toutes les assurances maladie couvrent l’avortement sélectif, alors même que l’état fédéral exige que soit disponible au moins une couverture qui ne le prenne pas en compte. C’est ainsi le cas de Rhode Island et du Connecticut.
Par ailleurs, une personne peut sans le savoir souscrire une assurance couvrant l’avortement. Cette personne contribue alors indirectement au financement d’avortements. Une législation a été introduite au Sénat et à la Chambre des représentants pour remédier à ce problème, mais elle a peu de chances d’être votée.
Et ce n’est pas tout. Les gouvernements fédéraux et étatiques sont liés à des groupes encourageant les femmes à de telles pratiques. Il en est ainsi du planning familial, le plus gros « vendeur » d’avortements de la nation. Et ce groupe bénéficie de subventions de plusieurs centaines de milliers de dollars allant dans des sociétés affiliées de l’Iowa, du Montana, du New Hampshire, de la Californie, du Montana, et du district de Columbia.
En avril dernier, lors d’une conférence du Planning Familial, le Président Obama s’est exprimé avec fierté sur le fait que le choix à l’avortement faisait désormais partie de sa réforme de santé. Les personnes avec un peu de mémoire se souviendront qu’il fut un temps où quelques Catholiques pro-Obama, lui-même pro-avortement, ont mis en exergue qu’on ne pouvait pas lui faire confiance pour respecter les consciences des personnes aux opinions divergentes. Les blâmeriez-vous ?