Tout le monde a cherché à les en dissuader mais ils sont partis : 21 Français ont décidé de passer Noël en Syrie. Ils racontent, non pas leurs trouilles, mais leurs motivations.
20/12/2013
« Quand j’ai interrogé Robert Ménard sur l’opportunité d’aller en Syrie, je ne pensais pas que cela nous mènerait aussi loin… la collecte de jouets, de dons et de couvertures nous a permis d’envoyer quatre tonnes de matériel. Certes, nous aurions pu nous satisfaire de cet envoi, mais en témoignant, par notre présence, de l’amitié franco-syrienne, de la chaleur humaine en cette période de Noël, nous affirmons notre refus de tout fatalisme et nous nous opposons de la plus simple façon qui soit au cynisme de ceux qui nous gouvernent… ».
C’est en ces termes que commence la lettre d’Olivier Deméocq, responsable de la protection du groupe de jeunes français qui ont décidé de fêter Noël en Syrie. Elle est publiée ce 20 décembre sur le site de l’Œuvre d’Orient, l’association catholique au service des chrétiens de cette région depuis plus de 150 ans.
L’Œuvre d’Orient, comme beaucoup d’autres, a essayé de dissuader ces 21 français de partir. Mais ces hommes et femmes de foi ont compris leur action, raconte Olivier Deméocq.
Les voilà donc partis : « 21 Français qui ne savent pas très bien ce qui les attend » et préfèrent parler de leurs « diverses motivations plutôt que des trouilles » qu’ils taisent.
Le responsable du groupe parle en leur nom :
« (…) Notre action n’a rien à voir avec le travail formidable que peuvent faire des religieux chrétiens en terre d’islam. Et ceux qui nous connaissent savent que nous sommes loin d’être des saints. Mais, en lisant le testament spirituel de Christian de Chergé, nous comprenons ce qui fait qu’un homme accepte un risque. En cas d’accrochage, je leur ai conseillé de ne pas se laisser prendre vivant. Pas pour économiser quelques millions à nos gouvernants, mais pour éviter que les nôtres vivent dans l’angoisse des familles d’otages… »
« (…) Le programme est plus que complet. Nous allons, par petits groupes, à la rencontre de communautés religieuses, chrétiennes bien sûr, mais aussi musulmanes. Nous témoignons de notre attachement à cette mosaïque qu’est la Syrie. Nous allons aussi à la rencontre d’étudiants, de chefs d’entreprise, de juristes. Nous échangeons avec ceux qui veulent croire que l’on peut encore vivre et travailler aujourd’hui en Syrie. »
« (…) Ces 2.000 jouets que nous distribuons aux enfants, victimes de la guerre, doivent aussi être une invitation à un geste de paix. Ce geste veut encourager ces enfants, une fois adultes, à ne pas prendre les armes pour venger leurs pères… »
Lire toute la lettre en cliquant sur le lien : http://www.oeuvre-orient.fr/2013/12/20/ecris-syrie/
I.C