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Témoignage : Marie à l’aube de ma vie

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Écrivain et poète canadien, Jacques Gauthier témoigne de la place de la Vierge dans son existence depuis son baptême.
Mes parents venaient d’emménager dans leur nouvelle maison à Grand-Mère avec leur enfant d’un an. Ma mère était de nouveau enceinte. Très épuisée vers la fin de sa grossesse, le médecin lui ordonna un repos complet. Craignant pour la santé de son deuxième bébé, elle avait promis à Marie que si l’accouchement se passait bien elle le lui consacrerait. Je fus donc baptisé le 8 décembre 1951, devenant ainsi enfant de l’Église et membre de cette grande famille qu’est la communion des saints. J’ai été oint de l’Esprit en Jésus, devenant prêtre, prophète et roi.
 
Marie aura toujours une grande importance dans ma vie, d’autant plus que je suis né près du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap, très important au Québec. Chaque fois que je la prie, par exemple en récitant le chapelet, ou en le « marchant » avec mon épouse, je sais que les saints ne sont jamais loin, sans parler des anges. C’est comme cela : simple regard de foi. Le chrétien est toujours quelqu’un qui se sait entouré parce qu’il est habité.
 
Marie intercède pour nous ici-bas. On ne sépare pas Marie de ses enfants, au ciel et sur la terre, comme on ne la sépare pas de Jésus et de l’Église. Prier Marie, c’est prier Jésus. Qui peut mieux nous conduire au Fils de Dieu et nous le faire connaître sinon la mère qui l’a porté, nourri, aimé comme nul autre? Elle est proche de nous parce qu’elle est proche de Dieu. Comment ne pas l’aimer ? En la regardant, nous devenons meilleurs. Elle est plus mère que reine, comment ferait-elle disparaître la gloire de ses enfants, s’exclame la petite Thérèse, le 21 août 1897 ?
 
« Il ne faut pas dire à cause de ses prérogatives qu’elle éclipse la gloire de tous les saints, comme le soleil à son lever fait disparaître les étoiles. Mon Dieu! que cela est étrange! Une Mère qui fait disparaître la gloire de ses enfants! Moi je pense tout le contraire, je crois qu’elle augmentera de beaucoup la splendeur des élus. »
 

Un signe d’espérance

Cette année, la solennité de l’Immaculée Conception, normalement célébrée le 8 décembre, tombait en même temps que le 2e dimanche de l’Avent, elle a donc été fêtée le lendemain. Cette fête est arrivée assez tardivement en Occident, car tous n’étaient pas d’accord sur ce qu’elle signifiait. Même si saint Paul affirme que
« tous les hommes sont pécheurs » (Rm 3, 23), Marie a été sauvée du péché par la mort et la résurrection Christ, mais par anticipation. Il n’y a eu aucune résistance de sa part de l’action de Dieu en elle, aucun repli sur elle-même, aucune désobéissance à l’Esprit Saint. Ce privilège vient du salut du Christ et anticipe notre propre salut.
 
Marie a confirmé elle-même son immaculée conception lors des apparitions à Catherine Labouré sur la rue du Bac à Paris en 1830. Elle a demandé qu’on récite cette prière : « Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». En 1858, à Lourdes, elle s’est ainsi présentée à Bernadette Soubirous, qui lui demandait son nom, elle répond en patois béarnais : « Je suis l’Immaculée Conception ». Le dogme fut promulgué par Pie IX en 1854, mais Bernadette ne pouvait pas le savoir.
 

Un regard de foi

Dans son Journal d’un curé de campagne, Bernanos écrit que Marie est « Mère des grâces, la cadette du genre humain », « le seul regard vraiment enfantin ».
 
On n’apprend pas à voir, on voit naturellement. Mais comme dit l’adage, « il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ». Marie, c’est un regard de foi pure qui accueille sur elle le regard aimant de Dieu. Elle nous montre que la foi chrétienne, tout comme la prière, est l’échange de deux regards dans l’amour. Nous voyons le Christ en croyant et en aimant. Une foi aimante nous pose dans l’absolu de la présence divine et nous dispose à la contemplation, à l’attention amoureuse à Dieu.
 
Ce regard de foi atteint son apogée dans la célébration eucharistique et l’adoration. Il est alors donné de connaître Dieu et de l’aimer corporellement, de demeurer dans le Fils pour que toute notre vie devienne eucharistique : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle » (Jn 6, 54). Devant tant de bonté et de beauté, nous ne pouvons que proclamer : « Il est grand le mystère de la foi ».
 
Avec Marie, nous portons le Christ pour son corps qu’est l’Église. Avec Marie, nous enfantons le monde au Christ et à l’Église. Le fidèle qui prend Marie chez lui vit en présence de Dieu. Il a trouvé un trésor pour l’éternité.

Retrouver cet article sur le blogue de Jacques Gauthier

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