Le pape François et le patriarche grec-orthodoxe d’Antioche, inquiets pour leur sort, ont chacun demandé de prier pour elles et pour toutes les personnes enlevées en raison du conflit
04/12/2013
Le pape François et le primat de l'Eglise grec-orthodoxe d'Antioche, le patriarche Jean X, ont lancé un appel pour la libération des douze sœurs orthodoxes, enlevées le 2 décembre par des hommes armés dans la ville chrétienne de Maaloula. (cf. Aleteia 3/12/2013)
« Nous prions pour ces sœurs et pour toutes les personnes enlevées en raison du conflit », a-t-il lancé devant 30.000 fidèles et pèlerins rassemblés place Saint-Pierre pour l’audience générale du mercredi. Puis le pape a récité pour elles un Ave Maria.
Les 12 religieuses orthodoxes de Maaloula ont été ravies à leur monastère le lundi 2 décembre, et les seules informations parvenues jusqu’ici sont celles de Mère Agnès Marie de la Croix, la présidente du Monastère de Saint-Jacob qui signale un démenti de l'Armée Syrienne Libre (ASL) de toute implication dans leur enlèvement.
Des responsables de l'ASL à al-Qalamoune, affirme-t-elle, auraient attribué à « des éléments de Homs » la responsabilité du kidnapping, et accepté qu'un groupe de la délégation de la réconciliation nationale de la région rencontre les religieuses. (Iran French Radio)
Le primat de l'Eglise grec-orthodoxe d'Antioche, le patriarche Jean X (Yazigi), a lancé lui aussi un « appel urgent à toute conscience humaine et à tous les hommes de bonne volonté » pour la libération des moniales retenues et des orphelins, déclarant compter « sur le brin de conscience que Dieu a planté dans tous les êtres humains, en ce compris les responsables de cet enlèvement », pour libérer les sœurs « saines et sauves », et appelant « la communauté internationale et tous les gouvernements du monde entier » à tout faire pour obtenir cette libération. (L’Œuvre d’Orient)
La séquestration des moniales, « en dépit de tous les contacts déployés », constitue selon lui « une agression criante à l'encontre de la dignité des personnes humaines et de la voix de la paix et de la prière dans les contrées syriennes et dans tout l'Orient. »
Au Liban voisin, même condamnation et même préoccupation : « Quel est le sens de cette attaque ? Quel lien ont les religieuses avec le conflit ? », se sont interrogés les évêques maronites, à l’issue de leur réunion mensuelle ce mercredi 4 décembre sous l’égide du patriarche Béchara Raï (L’Orient Le Jour).
Parmi tous les responsables chrétiens de la région grande est effectivement l’inquiétude pour le sort de tous ces chrétiens qui, depuis quelques semaines, sont la cible de plus en plus fréquente d’actions armées de rebelles dans plusieurs localités à travers tout le pays. (cf. Aleteia).
Grégoire III Laham, Patriarche d’Antioche des grecs melkites, qui a son siège, à Damas, a encore une fois exprimé sa forte préoccupation suite à la nouvelle invasion – la deuxième en trois mois – de Maaloula et la « prise en otage » des 12 moniales de Sainte-Thècle.
Selon ses chiffres, rapportés par Fides, les chrétiens syriens comptent 1.200 morts – civils, militaires, religieuses et prêtres – depuis le début du conflit, il y a près de trois ans. Les églises endommagées sont au nombre de 60 au moins.
Mais, « nous sommes décidés à rester sur cette terre bénie même au prix du martyre et du martyre sanglant », a réaffirmé le patriarche. Il ajoute : « Cela a déjà été le cas pour certains de nos fidèles, comme les trois hommes de Maaloula, Michael Taalab, Antonios Taalab et Sarkis Zakhem. Ceux-ci constituent de véritables martyrs, tués pour s’être refusés de renier leur foi ».
Selon une information d’Asianews, répercutée par l’Observatoire de la Christianophobie, Grégoire III Laham, qui était à Rome pour l’assemblée plénière de la Congrégation pour les Églises orientales (19-21 novembre dernier), a officiellement demandé au Saint-Siège d’ouvrir le procès en canonisation des trois martyrs.
« Nous avons invoqué avec le Saint-Père la flamme de l’espérance afin qu’elle ne s’éteigne pas dans nos cœurs. Aidés et soutenus par les prières du Pape et par ses initiatives prophétiques, audacieuses et évangéliques, nous voulons demeurer sur cette terre bénie, la Syrie, berceau du christianisme », confie-t-il à Fides.
Le patriarche a demandé au Pape « d’aider les chrétiens syriens à demeurer au Moyen-Orient » et lancé un appel : « Nous, chrétiens et musulmans, devons, pouvons et voulons rester ensemble pour témoigner l’Évangile et construire un monde nouveau et un avenir meilleur pour nos jeunes. »