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Sexualité, procréation, mariage : des casse-tête pastoraux que l’Eglise doit affronter

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Frère Dwight Longenecker - publié le 16/11/13
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Le questionnaire préparatoire au Synode extraordinaire de 2014 vise à répondre aux difficultés pastorales pour annoncer et non pas affadir « l’Evangile de la famille ».

Tout pasteur connait la difficulté d'appliquer, en pratique, l'enseignement de l'Eglise sur les relations humaines. Les questions épineuses comme la contraception, la cohabitation, le divorce et les nouvelles unions, les unions entre personnes de même sexe, l'adoption et les nouvelles techniques de procréation, posent à l’Eglise catholique des dilemmes et des difficultés jamais imaginés auparavant.

Récemment, le Vatican a publié un questionnaire exhaustif sur ces questions et d'autres pour préparer le Synode des Evêques de 2014, qui sera suivi d’un autre en 2015. Les synodes sont invités à formuler des  « lignes directrices pour la pastorale de la personne humaine et de la famille ». Mgr Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du Synode des Évêques, a déclaré aux journalistes que le thème de la réunion « reflète parfaitement la sollicitude pastorale avec laquelle le Saint-Père souhaite aborder l’annonce de l'Evangile à la famille dans le monde d'aujourd'hui».

«  L’approche pastorale » est parfois considérée comme un code permettant à un prêtre de fermer les yeux sur les lois de l'Eglise. Si, par exemple, un prêtre autorise deux personnes divorcées et remariées, même sans un décret de nullité, à recevoir la sainte communion, il dira peut-être qu’il l’a fait « pour des raisons pastorales ». Un prêtre peut également assister à une cérémonie de mariage entre personnes du même sexe en affirmant qu'il soutient le couple "pour des raisons pastorales."

Si les gens pensent que c'est ce que veulent dire le Pape Françoiset les évêques catholiques avec l’expression “soin pastoral”, ils se trompent lourdement. En réalité, il y a très peu de choses que le Pape François et les évêques peuvent changer en ce qui concerne la doctrine catholique sur le mariage et la vie familiale. La doctrine catholique sur la sexualité est fortement liée à celle sur le mariage, etles enseignements sur le mariage découlent de la loi naturelle, de l’Ecriture sainte et des enseignements de Jésus-Christ.

Le Pape ne va pas dire tout à coup que la cohabitation en dehors du mariage est positive, que le mariage homosexuel est autorisé, ou que désormais il est génial  pour les  catholiques de se remarier après un divorce !

Ce que le Pape François et les évêques vont faire, c'est de recommander des lignes directrices sur les meilleures façons de communiquer la doctrine catholique et les moyens les plus  ‘pastoraux’ pour aider les gens à comprendre les enseignements de l’Eglise et ce qui a toujours été vrai. Ou encore que l'enseignement catholique sur les relations humaines a toujours été là pour aider les gens à atteindre l'accomplissement véritable, la santé et le bonheur, et non pour les punir ou les rejeter.

Chaque fois que je suis confronté à la réalité des relations humaines, j'explique que la doctrine catholique sur le mariage est simple en théorie, mais compliquée en pratique ; mais que l'approche pastorale ne signifie certes pas accueillir chaleureusement des comportements illicites. Le Bon Pasteur accueille tout le monde et travaille patiemment avec tous pour leur expliquer les enseignements de l'Église et les amener à revenir à la pleine communion avec le Christ et son Église.

L'“approche pastorale” qui tolère simplement les comportements allant à l'encontre de l'enseignement de l'Eglise est généralement appliquée pour une bonne raison. Le pasteur, animé de bonnes intentions, ne veut pas éloigner les gens, veut offrir l’ « accueil » du Christ et la miséricorde du Père.

Ce que ces pasteurs bien intentionnés oublient souvent, c'est que tolérer un comportement au nom de la bonté signifie ne pas respecter les autres, et faire preuve de cruauté avec eux. Par exemple, quand un pasteur ferme les yeux sur un couple qui a décidé de vivre ensemble avant le mariage, il donne en quelque sorte une  gifle publiquement à tous les couples fidèles qui ont attendu jusqu'au mariage pour vivre ensemble.

Lorsque le pasteur bien intentionné administre la communion à des personnes divorcées remariées personnes en pensant qu’ainsi il est bon,  il ignore le fait qu’il finit par  insulter et offenser les autres couples qui sont passés par le processus, long et souvent douloureux, de chercher à obtenir un décret de nullité  avant de pouvoir communier.
Le problème pour les pasteurs de l'Eglise est complexe et énorme. Il est bon de savoir que le Pape François invite les évêques à trouver une solution.

La solution qu’ils trouveront devra défendre l’enseignement de l’Eglise, suggérant des chemins positifs pour la pastorale, en évitant la réponse qui consiste à dire simplement “tout est permis ”.

Article traduit par Elisabeth de Lavigne

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