Originaire du diocèse de Nanterre, le père Georges Vandenbeusch était en mission fidei donum depuis deux ans dans le pays. Son évêque et l’Eglise en France invitent à prier pour lui.
15/11/2013
Une source au sein du groupe islamiste Boko Haram confirme l’enlèvement du père Georges Vandenbeusch (42 ans), originaire du diocèse de Nanterre, par « des moujahidines de Jama'atu Ahlis Sunna Lidda'awati wal-Jihad (le nom arabe de Boko Haram), qui a mené l'opération en coordination avec Ansaru », une émanation de ce groupe.
Depuis deux ans, le prêtre français se trouvait en mission dans la paroisse de Nguetchewe (diocèse de Maroua-Mokolo), située à quelque 30 kilomètres de la frontière avec le Nigéria. Une zone classée rouge par le centre de crise du ministère des affaires étrangères, « formellement déconseillée du fait du risque terroriste et du risque d’enlèvement ». « Mais le père Georges avait fait le choix de demeurer dans sa paroisse pour l’exercice de sa mission », précise le ministère des affaires étrangères.
En février dernier, après l'enlèvement de la famille Moulin-Fournier, libérée deux mois plus tard, le prêtre français assurait alors qu'il ne craignait pas pour sa sécurité, rapporte Le Figaro. « On va être prudent et puis on va voir comment la situation évolue, mais avec tous les habitants, partout là où je vis et même avec les musulmans, ça va, c'est paisible, en tout cas aujourd'hui », avait-il déclaré.
Selon Le Monde, qui avait consacré un portrait au père Vandenbeusch avant son départ pour le Cameroun, « le prêtre avait fondé une maison pour les réfugiés chrétiens qui fuyaient Boko Haram ». Et c’est peut-être cette secte islamiste qui est à l’origine de l’enlèvement du prêtre – même si aucune revendication n’a été rendue publique, comme le rapporte le journal La Vie.
Dans un communiqué publié sur le site du diocèse, l’évêque de Nanterre, Mgr Gérard Daucourt, a invité les fidèles à la prière. Une veillée de prières s’est déroulée à Sceaux le 14 novembre au soir. Le prêtre envoyait régulièrement de ses nouvelles à son diocèse d’origine. A voir ici, cette lettre envoyée à l’issue de sa deuxième année au Cameroun.
Le porte-parole des évêques de France, Mgr Bernard Podvin, a lui aussi réagi à l’enlèvement du prêtre français. « L'émotion est vive », a-t-il écrit dans un message diffusé sur le site de l’Eglise catholique en France. « Toutes les énergies se mobilisent. On comprendra que la discrétion se garde et que l'on s'en tienne aux communiqués officiels », a-t-il ajouté. « Merci à tous de porter le Père Georges ainsi que ses proches et ses paroissiens dans la prière, la pensée et la solidarité. Notre soutien s'élargit à tous ceux qui sont otages dans le monde ».
Une page Facebook de soutien au prêtre a par ailleurs été créée le 14 novembre sous le nom de « Soutien au père Georges Vandenbeusch ». En fin de journée, elle recueillait déjà le soutien de près de 2500 personnes.