Un magistrat italien lance l’alarme sur les risques que le pape François soit dans le collimateur de la mafia14/11/2013
« Le pape François gêne la mafia. Si les parrains en ont le pouvoir, ils tenteront de l'arrêter. Le souverain pontife est en danger », avertit Nicolas Graterri, le procureur de Reggio Calabre, fief de la mafia la plus redoutable d’Italie (la 'Ndrangheta).
Au cours d’un entretien réalisé par le quotidien italien Il Fatto Quotidiano, le juge dit sentir de « la nervosité dans l’air » : « J'ignore si les parrains ont les moyens de faire quelque chose contre le pape, mais je sais qu'ils y pensent. Le danger est réel (…) Si les boss pouvaient lui faire un croche-pied, ils n’hésiteraient pas ! », souligne le grand juge anti-mafia. ».
Selon lui, les causes de cette nervosité sont : la politique de transparence imposée à l'Institut pour les œuvres de religion (communément appelée Banque du Vatican) et ses appels aux mafieux à se convertir.
« Prions pour que les mafieux et les mafieuses se convertissent au Christ … Ils ne peuvent pas faire cela! Ils ne peuvent pas faire de nos frères des esclaves ! », avait lancé le pape François le 26 mai dernier, à l’angélus (Aleteia) . C’était au lendemain de la béatification à Palerme, en Sicile, du prêtre anti-mafia, Giuseppe Puglisi, assassiné il y a 10 ans, par un commando à la solde de chefs mafieux.
« Je pense à toutes les douleurs de ces hommes et de ces femmes même de ces enfants qui sont exploités par la mafia qui les rend esclaves de la prostitution. Derrière cette exploitation, derrière cet esclavage il y a la mafia », avait-il ajouté.
Cette alerte du juge italien, qui vit 24h sur 24 sous escorte et que tout le monde connaît là-bas pour être un homme habituellement discret, aurait toutes les raisons d’inquiéter les services de sécurité du Vatican. Car comme le relève, Dominique Dunglas, le correspondant du Point à Rome, « dans sa volonté d'incarner l'évêque de Rome, pasteur parmi ses brebis, le souverain pontife a fait sauter toutes les mesures de sécurité. »
Chaque audience du mercredi se transforme en bain de foule durant lequel le pape est en contact direct avec des centaines de pèlerins.
Comme dit notre confrère : « La place Saint-Pierre est aujourd'hui plus dangereuse que le 13 mai 1981, le jour où Ali Agca tira sur Jean-Paul II… De quoi donner des sueurs froides aux services de sécurité du Vatican ! »
Définition de la « 'Ndrangheta » lue sur France Catholique : « Une des structures de crime organisé les plus secrètes du monde » qui « pratique le prêt usuraire, l’enlèvement et la séquestration contre rançon, le trafic d’armes, l’accaparement des marchés administratifs et la fraude aux fonds publics (…) Organisation kangourou à base familiale, elle a des ramifications internationales de la Suisse à l’Australie. »