Une étude récente du sociologue Massimo Introvigne démontre une augmentation des confessions et des participations à la messe. « Tout le mérite revient au Seigneur », explique François.« L’effet pape François » ne perd pas de sa vigueur et semble même se consolider », révèle une étude du sociologue italien Massimo Introvigne.
Rien qu’en Italie, ce sont des centaines de milliers de personnes en plus qui se sont rapprochées de l’Église, « grâce à la parole et au témoignage » du souverain pontife.
« Un effet de masse et même un effet spectaculaire », souligne le directeur du Cesnur (Centre d’études italien sur les nouvelles religions) et auteur de la recherche contenue dans son nouvel ouvrage « Il segreto di papa Francesco » (« Le secret du pape François »).
Quel est ce secret ? Quel est l’objet de cet « effet » si intense qui dure depuis sept mois, sans montrer aucun signe de ralentissement, bien au contraire…?
Divers évêques italiens confirment : Le nombre de confessions est en hausse, de même que le nombre de participants aux messes. Le pape a beau dire « Je n’y suis pour rien, toutes ces choses sont l’œuvre du Seigneur », ce phénomène intrigue, il n’est pas anodin et ses conséquences son visibles.
C’est l’objet de l’article d’Andrea Tornielli diffusé sur le site Vatican Insider et traduit en français par nos soins :
(…) En parlant de Jorge Mario Bergoglio, le cardinal Giuseppe Betori, archevêque de Florence, déclare : il s’agit d’une « nouveauté que les gens, dans leur ensemble, ont immédiatement saisie et qui nous aide énormément, surtout dans les relations avec ceux qui se sont éloignés de l’Église : il y a tant de retours à la vie sacramentelle, peut-être bien après des décennies ! ».
« Le pape François a touché particulièrement le cœur de ceux qui se sont éloignés de la vie chrétienne, ces derniers sont enthousiastes », confirme l'évêque auxiliaire de l'Aquila Giovanni D'Ercole au journal La Stampa. Son constat est le même et rejoint les nombreux témoignages rapportés par les prêtres et religieux dans leur ensemble : « Le nombre des confessions est en hausse, de même que le nombre des participants aux messes ».
Et le phénomène est loin de n’être qu’italien, comme le révèle l’archevêque de New York, le cardinal Timothy Dolan sur son blog : « Si j’avais reçu un dollar pour chaque newyorkais m’ayant dit combien il aimait le pape actuel, j’aurais pu financer la lourde dépense que demandent les restaurations de la Cathédrale de Saint Patrick ! ».
Ce qui touche particulièrement les foules, c’est quand le pape parle de la miséricorde de Dieu qui « ne se lasse jamais de pardonner », mais ce sont aussi ses gestes à chaque prédication, comme celui qu’il a eu le 9 novembre dernier, dans la salle des audiences au Vatican : Pendant deux heures, le pape François a pris le temps de saluer les centaines de malades et d’handicapés assistés par l’Unitalsi (une association catholique italienne). Il les a embrassés et réconfortés, les uns après les autres, passant entre les civières et les poussettes, et en se penchant sur chacun d’entre eux.
C’est un effet « de masse, voire un effet spectaculaire », commente Massimo Introvigne, directeur du Cesnur (Centre d’études italien sur les nouvelles religions) et auteur de la recherche qui vient d’être publiée dans son livre intitulé Le secret du pape François.
Après un premier sondage, réalisé un mois après l’élection de Jorge Mario Bergoglio, auprès de plusieurs prêtres italiens, qui lui ont fait état d’une hausse des présences à la messe et dans les confessionnaux, Massimo Introvigne a entrepris la même enquête mais sur un échantillon plus large de personnes, pour s’assurer que ces résultats n’étaient pas le reflet d’un phénomène purement éphémère d’ « effervescence religieuse », un effet « lune de miel » médiatique.
La nouvelle recherche, effectuée sur un échantillon de 250 prêtres et religieux, révèle le contraire : « l’effet François » perdure et il est confirmé par 50,8% des prêtres et religieux interrogés. Et « l’élément le plus révélateur, écrit le sociologue, c’est que, six mois après la première enquête, et sept mois après l’élection du pape, ce phénomène « l’effet pape François » ne montre aucun signe de ralentissement, au contraire il se renforce ».
Cet « effet » est confirmé par plus de la moitié des personnes interrogées, assure avec insistance le sociologue originaire de Turin, « c’est un effet bien réel ! Nous pouvons dire qu’un peu plus de la moitié des prêtres et des religieux constatent, au sein de leur communauté, un effet François qui ne faiblit pas au fil des mois, mais perdure ».
« Si nous cherchions à traduire ces éléments en termes numériques et à échelle nationale, en ne prenant même comme référence que la moitié des paroisses et des communautés, conclut Massimo Introvigne, rien qu’en Italie, on pourrait parler de centaines de milliers de personnes qui se rapprochent de l’Église après avoir entendu les invitations du pape François. Un effet de masse… spectaculaire ».
En juillet dernier, lors d’une rencontre avec les évêques du Brésil, le pape François avait évoqué la nécessité d’une Église capable « de tenir compagnie», de se mettre « en marche avec les gens », capable de « réchauffer les cœurs ». À un curé de Rome, qui lui faisait état d’une augmentation des confessions suite à son message sur la miséricorde, le Pape a répondu : « Je n’y suis pour rien, toutes ces choses sont l’œuvre du Seigneur ».
Article traduit de l’italien par Solène Tadié