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Syrie : Une guerre « de tous contre tous »

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Isabelle Cousturié ✝ - Fides / OPM - publié le 12/11/13
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Le directeur national des Œuvres pontificales missionnaires (OPM) au Liban confirme : les factions rebelles sont « en compétition entre elles » et les civils sont les premiers à en payer le prix.

12/11/2013

Sur le territoire syrien « est en cours une guerre de tous contre tous. Où cela nous portera-t-il ? Est-ce cela le printemps arabe ? La haine, le fanatisme, le terrorisme augmentent. Qui paie pour tout cela ? », s’interroge pour Fides le Père Paul Karam, Directeur national des Œuvres pontificales missionnaires au Liban.
 
Un constat que le père Karam fait au lendemain d’un signal récent d’Al-Qaeda aux factions qui combattent l’armée régulière syrienne confirmant indirectement des oppositions croissantes entre ces dernières.
 
Le responsable d’Al-Qaeda Ayman Zawahir, rapporte en effet Fides, a délégitimé, au travers d’une déclaration officielle, ce qu’il est convenu d’appeler « l’Etat islamique d’Irak et du Levant », organisation djihadiste qui, au cours de cette dernière année, avait pris une position hégémonique sur le front des milices rebelles en Syrie.
 
Dans un enregistrement envoyé quelques temps auparavant à un certain nombre de télévisions arabes, un porte-parole de Zawahir a fait savoir que désormais le responsable de « l’Etat islamique d’Irak et du Levant », Abu Bakr al-Baghdadi, pourra opérer seulement en Irak et devra laisser au front al-Nusra – autre faction islamiste liée à Al-Qaeda, conduite par Abu Mohammad Golani – la responsabilité des opérations militaires sur le territoire syrien.
 
Le 7 novembre dernier, un nouveau point de la situation sur place rapporté à l’agence Fides, par Mgr Jacques Behnan Hind, titulaire de l’Archiéparchie syro-catholique d’Hassakè-Nisibi, semblaient en effet corroborer la thèse d’une certaine compétition entre les factions rebelles:
 
Dans un démenti d’une attaque de rebelles perpétré à Qamishli par les rebelles, ayant fait 70 morts, selon différentes sources sur Internet, l’évêque fait en même temps état de claires « oppositions internes entre formations de l’opposition dégénérant en conflit ouvert et pesant de plus en plus lourd » sur la situation intérieure du pays.
 
« Les groupes djihadistes tels que « l’Etat islamique d’Irak et du Levant  massacrent actuellement toute les autres brigades, déclare-t-il. Et il ajoute : « J’ai appris par exemple que certains groupes d’anciens militaires passés dans l’opposition ont demandé à réintégrer l’armée. On a l’impression diffuse d’une trêve tacite entre l’armée régulière et les milices rebelles non islamistes dans certaines situations, leur ennemi commun étant devenu les groupes djihadistes ».
 
Une semaine auparavant, le 25 octobre dernier, au cours d’une visite à l’université islamique de Moscou, avait renforcé cette idée de guerre « de tous contre tous », estimant à 3.000 le nombre de combattants armés provenant de la Fédération russe et d’autres pays de l’ancienne Union soviétique à être entrés dans les rangs des différentes milices opérant dans le conflit contre l’armée régulière syrienne. (Autre info de Fides).
 
 Qui paie le prix de tout cela ?
 
Réponse évidente du P. Karam : « Uniquement la population syrienne épuisée et, à l’intérieur de la société, les minorités qui sont les plus vulnérables ».
 
Pour le Directeur national des Œuvres pontificales missionnaires au Liban : « Il est essentiel de laisser chaque peuple décider de son destin et de son avenir (…) il faut promouvoir un véritable chemin de paix qui ne prenne pas la forme d’un plan de division du pays (…)  Ce qui est nécessaire est une conférence internationale de paix qui affronte de manière authentique, concrète et efficace la crise syrienne, en suivant la boussole des droits fondamentaux et de la liberté religieuse ».
 
A ce propos, l’opposition syrienne – qui réunit les différentes factions de la Coalition des adversaires du président Bachar al-Assad –   a annoncé avoir entamé des discussions avec les groupes rebelles combattant sur le terrain pour légitimer une participation à l’éventuelle conférence de paix à Genève. Réunies depuis samedi dans un hôtel d’Istanbul, en Turquie, celles-ci peinent à trouver une position commune sur l’opportunité de s’asseoir à la table des négociations préparée par les Américains, les Russes et l’ONU.
 
En septembre dernier nous faisions état de la diffusion de deux études alarmantes sur le poids et les exactions des islamistes ou « djihadistes » dans le camp des rebelles : l’une conduite par l'institut britannique de défense IHS Jane's, publiée lundi 16 septembre par le Daily Telegraph, indiquant que près de la moitié des forces rebelles qui combattent le régime de Bachar Al-Assad en Syrie est constituée de djihadistes et d'islamistes membres de groupes extrémistes. L’autre conduite par lInstitut international pour la paix, la justice et les droits de l’homme (IIPJDH), dressant une liste non exhaustive des crimes commis par les rebelles contre les civils au cours de cette année 2013, dont fait écho le Centre de recherche de la mondialisation canadien sur son site  Mondialisation.ca.

 
 

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