« Ce n’est pas à la hauteur de l’enjeu ! », juge Jean Léonetti, auteur de la loi relative aux droits des malades et à la fin de vie. Le but à peine voilé est de légaliser l’euthanasie.
Point de grands débats publics organisés (durant 8 mois), comme cela avait été le cas pour les Etats généraux de la bioéthique : les consultations prévues par le CCNE (Comité Consultatif National d’Ethique) sur le thème de la fin de vie se feront à huis clos, 4 week-ends de suite, avec une trentaine de citoyens représentatifs de la population. Et les conclusions seront rendues le 16 décembre prochain.
« Une étape a minima », juge Jean Léonetti, auteur de la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie. « Mais pourquoi se précipite-t-on ? Ce sujet est essentiel, mais il ne mérite pas l’urgence. On aurait pu prendre plus de temps », explique-t-il dans une interview donnée à Famille Chrétienne. « Huit mois ont été nécessaires pour mettre en place les états généraux de la bioéthique, et là on envisage de boucler le tout en deux mois et de présenter un texte législatif en juin après les municipales. Ce n’est pas à la hauteur de l’enjeu ! ».
A ses yeux, le gouvernement « cherche absolument un avis qui pourrait être contraire aux conclusions du rapport Sicard qui a consulté les Français, contraire à l’esprit de la loi de 2005 votée à l’unanimité et contraire à l’avis du CCNE qui a refusé l’euthanasie. À qui va-t-on poser des questions la prochaine fois ? La démarche entamée manque de clarté ».
Rédacteur en chef de la revue Ombres et lumière, Cyril Douillet met en garde contre l’ouverture de la loi à l’euthanasie. « Ouvrir un droit à l’"aide active à mourir", c’est ouvrir une brèche dans un mur qui protège les plus fragiles – écrit-il – ; c’est encourager le suicide, qu’on prétend par ailleurs combattre ; c’est introduire un doute, une défiance, au sein de l’univers médical, comme au sein des familles ».
« On ne peut se résigner à une telle évolution », continue-t-il. « Ce glissement vers une "culture du rebut", comme la désigne le pape François, impose un sursaut d’accueil de l’autre. Cet attrait vers une fausse idée de l’autonomie, appelle à vivre, plus que jamais, l’interdépendance. Ce refus de la souffrance implique d’apprendre à accueillir, chacun à son niveau, les croix qui se présentent ».
Plusieurs personnalités, philosophe, personne handicapée, journaliste, professionnels engagés auprès de personnes souffrantes ou handicapées invitent à signer un appel : solidaires en fin de vie "Ta vie vaut mieux que l'euthanasie". http://www.solidairesfindevie.fr/