Alors que l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) organisait sa journée nationale le 2 novembre, fête des défunts, le cardinal Barbarin réagit.
« Médecins et personnels soignants ont pour mission de servir la vie. Ils tiennent au serment d'Hippocrate, qui est d'une grande clarté en ce domaine ! », rappelle le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, interviewé par Le Figaro. Il souligne aussi combien l’euthanasie est loin d’être « une mort douce » comme le suggère son nom trompeur (euthanasie signifie « bonne mort » en grec).
Réagissant à la décision de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) de faire du 2 novembre, jour des morts pour l’Eglise catholique, sa journée nationale, le cardinal Barbarin estime qu’il s’agit d’une « violence ». Jour consacré au recueillement et à la prière, le 2 novembre doit être respecté. N’allons pas en faire « un moment de combat, à forte connotation idéologique », écrit-il.
Evoquant l’expression « mourir dans la dignité » mis en avant par l’association pro-euthanasie, le cardinal pense qu’elle est « un piège ou une tromperie si elle entend déterminer quelles sont les conditions d'une vie digne et obtenir, par la loi, le droit de donner la mort à ceux dont on juge qu'ils sont sortis de ce cadre ».
Le cardinal est rejoint dans ce jugement par la journaliste Jeanne Emmanuelle Hutin dans le journal Ouest-France :
« Comment, dans des moments de grande vulnérabilité, résister aux sirènes mensongères ? Celles qui murmurent que lorsqu'un individu n'est plus “utile” ou qu'il “coûte cher” à la société, l'acte ultime de sa liberté serait d'accepter qu'il soit mis fin à ses jours ? ».
Notre consœur rappelle l’importance de la parole des grandes religions dans le débat public, alors qu’en septembre dernier, tous les religieux étaient évincés du Comité d’Ethique : « Il serait dangereux de se priver du questionnement de ceux qui considèrent que l'être humain est sacré et qui refusent que sa mort puisse être déterminée en fonction des modes du moment, des contingences économiques ou des pressions sociales », écrit-elle.
Au Québec, les évêques ont réagi au projet de loi « fin de vie » destiné à encadrer « l’aide médicale à mourir », autrement dit l’euthanasie. Ils appellent à « promouvoir les soins palliatifs et à refuser l’aide médicale à mourir qui n’est pas un soin et qui n’est rien d’autre que l’euthanasie ». « Une culture de la vie, dans laquelle chaque personne ne sent responsable du bien-être des autres jusqu’à leur mort naturelle, doit inspirer davantage notre système juridique et nos services sociaux et de santé », affirment-ils. « Le Québec a davantage besoin d’une aide au mourant que d’une aide à mourir ».