La vie éternelle, l’enfer, le paradis, Marie : l’édition italienne de Aleteia s’attache à rétablir la vérité biblique défigurée par les Témoins de Jéhovah.
Dans leur bimensuel La Tour de garde, les Témoins de Jéhovah présentent en 16 pages dans leur « Édition publique » (qui s’adresse au grand public, contrairement à la deuxième édition du mois, réservée aux fidèles) des éléments de leurs croyances fondamentales, notamment sur la Bible. Dans un numéro de novembre 2009, ces derniers avaient formulé plusieurs attaques contre la foi catholique (en se référant notamment à leur livre principal Qu’enseigne réellement la Bible ?), que l’édition italienne de Aleteia a rassemblé en quatre mythes, et qu’elle s’est employée à réfuter, point par point.
Premier mythe : « L’âme meurt avec le corps. »
Les Témoins de Jéhovah ne croient pas en l’immortalité de l’âme. Lorsque notre corps meurt, notre âme meurt également, expliquent-ils.
Ils affirment que les premiers philosophes chrétiens ont tiré leurs enseignements des philosophes grecs, qui croyaient en l’immortalité de l’âme, en se basant sur certains passages bibliques tels qu’Ezéchiel 18:4, Genèse 2:7, et Ecclésiaste 9:5-6, interprétés de manière hasardeuse.
Toutefois, la doctrine de l’immortalité de l’âme est déjà bien présente dans l’Ancien Testament : « Et que la poussière retourne à la terre, comme elle y avait été, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné» (Ec 12:7).
Et le Nouveau Testament le rappelle avec extrême clarté : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne » (Mt 10:28).
Saint Paul apporte un éclairage précieux à cet égard dans sa Lettre aux Philippiens (1:21-24): « Car Christ est ma vie, et la mort m’est un gain. Mais s’il est utile pour mon œuvre que je vive dans la chair, je ne saurais dire ce que je dois préférer. Je suis pressé des deux côtés : j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur ; mais à cause de vous il est plus nécessaire que je demeure dans la chair». Et aussi dans le Deuxième épitre aux Corinthiens : « Nous sommes donc toujours pleins de confiance, et nous savons qu’en demeurant dans ce corps nous demeurons loin du Seigneur ; car nous marchons par la foi et non par la vue, nous sommes pleins de confiance, et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur. C’est pour cela aussi que nous nous efforçons de lui être agréables, soit que nous demeurions dans ce corps, soit que nous le quittions ».
Un passage qui ne laisse pas de place au doute, et auquel on peut ajouter les mots de Jésus, adressés au voleur repenti, crucifié avec lui : «Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Lc 23:43).
Deuxième mythe : « L’enfer n’existe pas.»
Les Témoins de Jéhovah affirment que l’enseignement catholique sur l’enfer dérive de la pensée platonicienne et non de la Bible.
Il convient tout d’abord d’opérer une distinction nette entre les Enfers et l’enfer chrétien. Les Enfers, en effet, désignent le royaume des morts, ou celui d’Hadès, un lieu souterrain dans lequel les grecs pensaient que les morts se rassemblaient et continuaient à vivre. Il s’agit du Shéol dans la Bible hébraïque, et du Mictlan chez les aztèques.
En ce sens, la descente aux Enfers de Jésus rapportée au chapitre 2 :31 des Actes des apôtres se réfère aux trois jours durant lesquels le corps de Jésus était dans la tombe : «C’est la résurrection du Christ qu’il a prévue et annoncée, en disant qu’il ne serait pas abandonné dans le séjour des morts et que sa chair ne verrait pas la corruption».
L’enfer, en revanche, désigne un châtiment éternel, annoncé dès l’Ancien Testament : « Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l’opprobre, pour la honte éternelle » (Da 12:2)
Mais le long discours de Jésus sur le Jugement dernier (Mt 25) est de loin le plus significatif :
« Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. Car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais étranger, et vous ne m’avez pas recueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas vêtu ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité. Ils répondront aussi : Seigneur, quand t’avons-nous vu ayant faim, ou ayant soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne t’avons-nous pas assisté ?
Et il leur répondra : Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites ».
Troisième mythe : «Seuls 144 000 justes iront au Paradis.»
Les Témoins de Jéhovah considèrent qu’il existe deux issues possibles pour les justes : le Ciel, réservé à 144 000 élus et la terre, transformée en Paradis pour les autres justes, qui vivront sous le commandement de Dieu et des élus.
Or, que nous dit la Bible ? Celle-ci fait état d’une séparation entre les bons et les mauvais :
« Ainsi en sera-t-il à la consommation du siècle: les anges sortiront et sépareront les méchants d’avec les justes, et ils les jetteront dans la fournaise du feu; c’est là qu’il y aura les pleurs et le grincement de dents » (Mt 13: 49-50).
Si la parabole du Bon grain et de l’ivraie (Mt 13 :24-30) nous livre une image claire de la séparation entre les bons et les mauvais, la Bible ne fait en aucun cas mention de l’existence de chrétiens de première et seconde classe, et dont les destins divergeraient.
Au contraire, nous sommes tous appelés à une espérance unique et à un destin commun. Tous ceux qui seront fidèles à Jésus recevront « à manger de l’arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu » (Ap 2:7).
Dans son Discours de la Cène, Jésus fait cette promesse : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place.
Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi » (Jn14:2)
Quatrième mythe : « Marie n’est pas la Mère de Dieu.»
Il est bien connu que les Témoins de Jéhovah nient la Trinité, et par là-même, la divinité du Christ. Si Jésus n’est pas Dieu, alors Marie ne peut être appelée Mère de Dieu. En effet, les témoins de Jéhovah considèrent que « les fondements de la dévotion à Marie remontent à l’an 431, quand le Concile d’Ephèse la proclama ‘Mère de Dieu’ ».
Or, la Bible affirme d’une part que Marie est mère de Jésus : « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ » (Mt 1:16), mais également que Jésus est Dieu, à plusieurs reprises. Saint Thomas s’est en effet exclamé, après la résurrection du Christ : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20:28).
Mais ce passage est particulièrement révélateur : « La grâce de Dieu…nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus Christ » (Tt 2:12-13).
Nous comprenons dès lors les raisons pour lesquelles Marie est appelée Mère de Dieu, dès les premiers siècles de l’Église.
Plus précisément, les catholiques ne croient pas que Marie soit la Mère de Dieu, dans le sens où elle aurait été à l’origine et donc antérieure à Dieu. Ils l’appellent ainsi parce qu’elle est la Mère de Jésus, qui est Dieu véritable, et homme véritable.