Deux décisions de tribunaux canadiens réaffirment la dignité inhérente de la vie humaine à quelques jours du vote sur la loi concernant les soins de fin de vie.
29/10/2013
Deux récentes décisions de tribunaux canadiens se fondant sur la dignité inhérente de la vie humaine confirment la nécessité de continuer à la défendre jusqu’à son terme naturel, rapporte un communiqué de l’Organisme catholique pour la vie et la famille (OCVF) du 28 octobre 2013.
La décision la plus récente est celle de la Cour suprême du Canada dans l’affaire Rasouli : Le 18 octobre 2013, le plus haut tribunal du pays a maintenu la décision de la Cour d’appel de l’Ontario voulant qu’un médecin soit tenu d’obtenir l’accord de son patient ou de son fondé de pouvoir avant d’interrompre un traitement lorsque ce geste risque d’entraîner la mort du patient.
Une semaine plus tôt, soit le 10 octobre, la décision de la juge Lynn Smith dans l’affaire Carter (15 juin 2012) a été renversée par la Cour d’appel de Colombie-Britannique; contrairement à la juge Smith, qui avait statué que la loi interdisant le suicide assisté au Canada est discriminatoire et inconstitutionnelle, les magistrats de la Cour suprême ont maintenu l’interdiction d’euthanasie et de suicide assisté dans le pays.
Ces deux décisions sont encourageantes pour ceux et celles qui croient à la valeur sacrée de la vie, mais pour l’OCVF, à quelques jours du vote sur la Loi concernant les soins de fin de vie (projet de loi 52) à l’Assemblée nationale, elles ne sont que deux étapes dans une longue marche vers la reconnaissance par tous de cette valeur fondamentale et ultime.
A ce sujet, un oncologue américain qui était invité à Montréal par la Coalition des médecins pour la justice sociale, n’a pas hésité à comparer « le suicide assisté » à un « permis de tuer ».
D’après le Journal de Montréal, qui rapporte l’épisode, Le radio-oncologue Kenneth Stevens, qui a plus de 40 ans d’expérience, a affirmé que la loi permettant aux médecins de l’Oregon, où il travaille, d’aider un malade à mourir lance le message suivant aux patients : « les médecins peuvent faire un meilleur travail en vous tuant qu’en tentant de vous guérir ».
Le spécialiste américain était là pour donner un bilan de son expérience de travail en Oregon où le suicide assisté est officiellement permis par la loi depuis 15 ans.
Pour le Dr Stevens, donner le choix de pouvoir mettre fin à ses jours à un patient revient à une incitation au suicide. En entrevue avec l’Agence QMI, il a raconté qu’il avait rencontré au cours de sa carrière de nombreux patients qui se croyaient condamnés, mais qui, après le traitement, avaient vécu pendant de nombreuses années.
Une de ses patientes de 68 ans, Janette Hall, qui était à ses côtés dimanche, a affirmé qu’elle était prête à mourir il y a 13 ans lorsqu’elle a appris qu'elle était atteinte d’un cancer foudroyant et avait besoin d’un traitement agressif de radiothérapie pour survivre. « Je ne voulais pas être un fardeau pour ma famille, a-t-elle dit en entrevue. J’ai demandé au Dr Stevens de me donner la pilule (du suicide).» Le Dr Stevens l’a convaincue de suivre le traitement. « C’est bon d’être en vie aujourd’hui », a-t-elle affirmé.
Pour l’OCVF, L’heure est extrêmement grave. Une telle question de vie ou de mort ne peut laisser indifférents. L’Organisme catholique pour la vie et la famille, parrainé par la Conférence des évêques catholiques du Canada et le Conseil suprême des Chevaliers de Colomb, appelle tous les canadiens et canadiennes à mettre à profit tous leurs réseaux, pour mieux s’informer et mieux se former sur la question de l’euthanasie et du suicide assisté.
Et de conclure alors par les paroles du pape: « L'avenir d'un peuple repose sur les personnes âgées et sur les enfants. Un peuple qui ne prend pas soin de ses personnes âgées et de ses enfants n'a pas d'avenir, car il n'aura ni mémoire ni promesse !
La vie vient de Dieu, qui la donne et la reprend »
Pour en savoir plus :
http://www.colf.ca/mamboshop/index.php?option=com_content&task=view&id=292&Itemid=160
http://www.journaldemontreal.com/2013/10/27/droit-de-mourir-un-oncologue-americain-denonce-le-projet-de-loi-52