Le « J’accuse » du président de la Commission Justice et Paix du Diocèse de Jaffna qui invite le Saint-Siège à intervenir auprès du gouvernement local.
Dans une lettre, longue et détaillée, parvenue à l’Agence Fides, le Président de la Commission Justice et paix de Jaffna, le Père Mangalarajah, accuse le gouvernement sri-lankais d’appuyer les actes de « colonisation ethnique, culturelle et religieuse » pratiqués par des colons cingalais, immigrés en masse afin de convertir et de normaliser les zones historiquement tamoules.
Le père Mangalarajah parle de « véritable génocide » à l’égard des tamouls, minorité ethnique qui vit dans le nord et l’est de l’ile, et demande au Saint-Siège d’exercer des pressions politiques sur le gouvernement du Sri Lanka afin de proposer « une solution politique équitable » en ce qui concerne l’organisation nationale de l’après-guerre civile.
La lettre fait état d’un certain nombre de « questions de bases irrésolues » pour le peuple tamoul, parmi lesquelles : « La transparence et la responsabilité en ce qui concerne la vérification des violations des droits humains, en particulier au cours des phases finales de la guerre, en 2009 » – Le texte demande justice pour la mort de milliers de civils innocents » et réclame une enquête internationale concernant les personnes disparues, l’usage des bombes à fragmentation et d’armes chimiques.
Et encore : « La confiscation de terres appartenant à des civils tamouls », voire aussi à l’Eglise ;
le « contrôle démographique coercitif » de la population tamoule, en grande partie catholique ; la situation de milliers de prisonniers politiques tamouls, qui se trouvent dans les prisons d’Etat pour certains depuis plus de 15 ans ; et la peur qui règne, en particulier dans la région de Vanni, parmi les familles tamoules comptant en leur sein des jeunes filles, de nombreux cas d’abus sexuels de la part de militaires étant signalés sans qu’ils fassent pour autant l’objet d’aucune poursuite
Tous les détails directement sur le site de l’agence Fides : ICI
I.C