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Année de la foi : « toucher » le mystère de Dieu avec le cœur

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La foi chrétienne n’est pas d’abord une doctrine ou une morale, c’est un toucher et une rencontre.Légende photo : le Christ montrant son coeur à sainte Marguerite Marie Alacoque.
 

L’Année de la foi, annoncée par Benoît XVI le 11 octobre 2012, nous donne l’occasion de réfléchir sur la foi comme un don de Dieu qui appelle une réponse libre de notre part. L’acte de croire est une expérience qui englobe toute la vie. La foi chrétienne n’est pas d’abord une doctrine ou une morale, c’est un toucher et une rencontre.
 
Un contact avec Dieu

Le toucher de la mère auprès de son nouveau-né permet un contact par où l’amour s’exprime. Jean-Paul II, qui a fait sa thèse de doctorat sur la foi chez Jean de la Croix, parlait de la foi comme « un contact avec le mystère de Dieu ». On touche Dieu par la foi, à l’exemple de cette femme qui avait des pertes de sang depuis douze ans : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée » (Marc 5, 28). Jésus lui dira que sa foi l’a guérie. Il a saisi la main que cette femme lui tendait dans la foi pour la toucher à son tour et se révéler à elle. Ce toucher de la foi est devenu contact avec Dieu. Saint Augustin, en commentant ce passage, affirme que "toucher avec le cœur, c’est cela croire". Le toucher personnel de la foi qui reconnaît la filiation divine de Jésus touche le cœur du Père.
On peut aussi toucher Dieu dans le Christ en donnant un verre d’eau en son nom à celui qui le demande : « Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense. » (Marc 9, 41) On peut aussi toucher Dieu présent au centre de l’âme, par un simple acte de foi et par un pur mouvement d’amour, que l’on soit seul dans sa chambre ou en Église. Un acte de foi élevé par l’amour est comme une flèche qu’on lance vers Dieu. Elle traverse Le Nuage d’inconnaissance (livre d’un mystique anonyme du 14e siècle) qui nous sépare de Dieu et l’atteint dans son être même, au-delà de tout ce qu’on peut en dire.
 
La foi obscure

Par la foi, nous touchons Dieu et nous sommes aussi touchés par lui. Ses « touches divines », selon l’expression de saint Jean de la Croix, sont surtout données dans la contemplation, qui « n’est autre chose qu’une infusion secrète, pacifique et amoureuse de Dieu en l’âme; et cette infusion, lorsqu’elle ne rencontre pas d’obstacle, embrase l’âme de l’esprit d’amour" (La Nuit obscure).
 
La foi obscure consume le croyant du désir de la présence de Dieu, de l’envie de le connaître pour lui ressembler davantage. On le connaît en son amour. L’oraison, appelée aussi prière contemplative, devient alors un simple regard d’amour où Dieu regarde l’âme qui se sait vue par Lui, même si elle ne sent rien.
 
Cette contemplation ne se vit pas d’abord dans les consolations et les lumières, mais surtout dans les sécheresses et les nuits. Ce qui faisait dire à Thérèse de Lisieux dans Conseils et Souvenirs : « Il est si doux de servir le bon Dieu dans la nuit de l’épreuve, nous n’avons que cette vie pour vivre de foi ». La foi nous prépare à vivre le grand passage de la mort. À ce moment ultime, notre corps s’allégera pour un toucher d’amour éternel, où nous serons envahis par la miséricorde divine.
 
La lumière de la foi 

La lettre encyclique Lumen Fidei, écrite à quatre mains par Benoît XVI et le pape François, aborde la foi comme un toucher de Dieu. Les papes montrent que, à travers l’Incarnation du Christ, nous touchons la pleine connaissance de l’amour. 
 
"La lumière de l’amour, en effet, naît quand nous sommes touchés dans notre cœur ; nous recevons ainsi en nous la présence intérieure du bien-aimé, qui nous permet de re- connaître son mystère. Nous comprenons alors pourquoi, avec l’écoute et la vision, la foi est, selon saint Jean un toucher, comme il l’affirme dans sa première lettre : « (…) ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux (…) ce que nos mains ont touché du Verbe de vie » (1 Jn 1, 1). Par son Incarnation, par sa venue parmi nous, Jésus nous a touchés, et, par les Sacrements aussi il nous touche aujourd’hui ; de cette manière, en transformant notre cœur, il nous a permis et nous permet de le reconnaître et de le confesser comme le Fils de Dieu. Par la foi, nous pouvons le toucher, et recevoir la puissance de sa grâce. (31).
 
Un extrait de ce texte est paru dans Prions en Église, Canada, 20 octobre 2013, p. 35-36.
 
Pour aller plus loin, lire mon essai: L’aventure de la foi: quinze variations (Parole et Silence).

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