Mgr Pietro Parolin, un homme de terrain très actif et fin diplomate italien, installé officiellement ce mardi 15 octobre
Nouvelle remise à jour
Mgr Pietro Parolin est devenu officiellement le nouveau Secrétaire d’Etat du Saint-Siège mais n’a pu être présent à sa prise de fonction ce mardi 15 octobre, en raison « d’une petite intervention chirurgicale », selon des explications du porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, qui précise que l’état de santé du nouveau bras droit du pape François, âgé de 58 ans et hospitalisé dans sa ville natale au nord de l’Italie, ne suscite néanmoins pas d’inquiétude.
Mgr Pietro Parolin : Un homme de terrain très actif, un fin diplomate, qui devra aider le Pape à faire fonctionner les institutions de l’Eglise dans le droit fil de sa mission première : évangéliser et « servir le progrès et la paix de l’humanité afin que les hommes trouvent des raisons de vivre et d’espérer ».
Le futur secrétaire d’Etat, l'a dit lui-même dans sa première déclaration, aussitôt après l’annonce de sa nomination, en août dernier, à la tête du premier et plus important dicastère de la Curie romaine, la Secrétairerie d’Etat. Il est prêt à répondre à la triple invitation lancée par le pape François, dans sa première homélie aux cardinaux électeurs (14 mars 2013) aussitôt après son élection : « marcher, édifier, confesser, en s'appuyant sur le Christ crucifié».
A 58 ans, Mgr Parolin devient officiellement, aujourd'hui 15 octobre, le plus jeune secrétaire d’Etat du Saint-Siège depuis le cardinal Pacelli, le futur Pie XII en 1930. C’est un diplomate chevronné reconnu comme loyal et compétent. Il a servi au Nigeria et au Mexique avant d’être nommé sous-secrétaire pour les relations avec les Etats en 2002. (Radio Vatican)
Alors que gronde au-dessus du Proche Orient la menace d’un nouveau conflit international, l’annonce de sa nomination sonne, pour beaucoup d’analystes, comme la confirmation d’une volonté du nouveau pape de « redéfinir la mission essentielle, le rôle du Saint-Siège dans le concert des nations », comme souligne Eric Lebec, écrivain, et auteur de plusieurs ouvrages sur la papauté et la diplomatie vaticane, interrogé par Radio Vatican :
« On connaît Mgr Parolin par son poste au Venezuela, mais il a eu auparavant des responsabilités très importants à la secrétairerie d’Etat qui l’ont conduit à la conférence pour la paix au Proche Orient à Anapolis en 2007 et puis plusieurs missions beaucoup plus discrètes au Vietnam, qui est la première catholicité d’Asie », souligne l’historien.
Mgr Parolin est, selon lui, « un homme parfaitement au courant des priorités les plus urgentes de l’Eglise : la liberté de croire et de prier plutôt que la diplomatie au sens général ».
Et le fait d’avoir choisi un pur diplomate « très estimé au Vatican » et de surcroit un diplomate habitué à « toujours être sur le pont », est signe en effet que le pape recherche « un service diplomatique qui ne s’occupe que de diplomatie, et non du gouvernement général de l’Eglise.
« Je ne pense pas, déclare-t-il, que le futur secrétaire d’Etat sera cette sorte de premier ministre qu’était devenue la secrétairerie d’Etat. »
Et il argumente : « oui je pense cela, parce que les précédents secrétaires d’Etat, surtout Bertone, avaient été archevêque de grandes villes, c’était des pasteurs, alors que là, on a un secrétaire d’Etat qui n’est que diplomate, qui n’a pas été archevêque d’une grande métropole, un président de conférence épiscopale. Donc, c’est un petit peu la rançon du succès. Le service diplomatique du Saint-Siège est devenu tellement estimé, tellement important, qu’il suffit d’occuper un homme, et un homme de qualité. C’est le souci de la réforme du Saint-Siège ».
La nomination de Mgr Pietro Parolin à la tête de la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège est un « très bon choix », avait confié pour sa part le cardinal français Jean-Louis Tauran le jour de l'annonce de sa nomination. Dans un entretien à l’agence i-media il saluait les qualités de celui qui succède au cardinal Bertone : « Un homme loyal… bon prêtre… aimable et discret… très mesuré en toute chose », énumère-t-il, dont le jeune âge lui permettra « d’assumer un rythme de travail très lourd et d’aider le pape à prendre des décisions en ce qui concerne non seulement l’administration de l’Eglise mais aussi l’évangélisation »…
Ce mardi 15 octobre, lors d'une audience du pape avec les supérieurs et employés de la Secrétairerie d’Etat, Mgr Parolin prendra officillement ses fonctions de secrétaire d'Etat, et le cardinal achèvera officiellement les siennes après après avoir été sept ans au service de ce poste sous le pontificat de Benoît XVI
La gestion de la Curie par le cardinal Bertone, 78 ans, sous Benoît XVI, a été souvent contestée. Nommé au poste de Secrétaire d'Etat en 2006, il a traversé avec le pape émérite toutes les tempêtes qui se sont abattues sur l’Eglise ces dernières années (scandales de pédophilie, scandale Vatileaks, réforme des finances du Vatican), accusé d’erreurs de gestion et de choix malencontreux.
Mgr Parolin n' a pas caché son « appréhension », devant le « poids » de la responsabilité qui l’attend, mais assuré qu’il comptait entreprendre sa « future, difficile et exigeante » mission avec « confiance et sérénité ».
Attaché à sa devise épiscopale « Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? » (Rm 8, 35), il s’en remet à « l’amour miséricordieux de Dieu – dont rien ni personne ne pourra nous séparer – et aux prières de tous », ainsi qu’à la Vierge Marie, pour qu’elle donne à tous « le courage de marcher en présence du Seigneur, avec la Croix du Seigneur ; d’édifier l’Église sur le sang du Seigneur, qui est versé sur la Croix ; et de confesser l’unique gloire : le Christ crucifié ».