separateurCreated with Sketch.

L’école catholique, un « conditionnement » ? Mgr di Falco répond à Vincent Peillon 

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Diocèse de Gap et d'Embrun - publié le 15/10/13
whatsappfacebooktwitter-xemailnative

Le ministre de l’Education nationale veut « soustraire les enfants au conditionnement de l’Eglise catholique ». L’évêque de Gap et d’Embrun lui réplique.

Dans sa chronique du 11 octobre 2013, Mgr Jean-Michel di Falco Léandri réagit à cette remarque du Ministre de l’Education nationale.

Voici la transcription de cette vidéo.

 
***
 
Bonjour,

Si j’appliquais à la lettre les propos du ministre de l’Education nationale, je me tairais pendant les deux minutes qui me sont allouées et je demanderais qu’on « floute » mon clergyman et ma croix pectorale de peur qu’un élève ne soit influencé par cette chronique.

En effet, le ministre a dit qu’il fallait soustraire les enfants au conditionnement de l’Eglise catholique et par conséquent à l’influence néfaste de l’école catholique afin de trouver une religion de substitution dans l’esprit républicain. Dont acte.

Mais j’aimerais savoir comment l’enfant se construit si ce n’est à partir d’influences et de connaissances plurielles et diverses. Quotidiennement, les enfants sont témoins d’interprétations différentes d’un même fait, d’une même actualité, et ces interprétations viennent des parents, du professeur, de la télévision, des copains qui eux-mêmes, témoignent de ce qu’ils ont entendu ici ou là.

Pour être trivial, j’allais demander « est-ce grave docteur ? ». Mon expérience me prouve que non. En voici la preuve, l’exemple, de 5 de mes anciens élèves.

D’abord une ancienne élève : Joy Sorman, auteur de « boys, boys, boys », un manifeste sur le féminisme viril. Les deux autres sont d’une même famille, tous deux anciens élèves de la même école catholique : il s’agit de Charles et de Frédéric Beigbeder. D’un côté Charles, catholique pratiquant, homme d’affaire, membre de l’UMP. De l’autre Frédéric qui se déclare lui-même mécréant, écrivain provocateur dans l’âme, il préside le jury du prix « Sade » et de la revue « Bordel ». Il vient de ressusciter le magazine « Lui ».

Deux autres de mes anciens élèves, également sortis des mêmes écoles catholiques : d’un côté Thomas Legrand, journaliste à France Inter, je ne crois pas qu’on puisse le qualifier d’homme de droite. De l’autre, Yves de Kerdrel, directeur général du groupe Valmonde, groupe de presse qui regroupe trois titres : Valeurs actuelles, Spectacle du monde et Jour de chasse. Je ne crois pas qu’on puisse le qualifier d’homme de gauche.

Alors, qu’en pensez-vous Monsieur le Ministre ? Vos propos montrent en tous cas que vous ne savez pas ce que sont les écoles catholiques aujourd’hui. Elles sont bien loin d’être le lieu de conditionnement que vous dénoncez.

Alors certains me reprocheront de ne pas avoir suffisamment influencé certains élèves pour en faire de bons chrétiens, mieux encore des « bénis oui oui ». Sachez Monsieur le Ministre que je suis fier de ce qu’ils sont aujourd’hui, des hommes et des femmes libres et critiques face à tous discours idéologiques. A bientôt.

***

 

Les chroniques de Mgr Jean-Michel di Falco Léandri sont également diffusées toutes les semaines sur les ondes de RCF Alpes Provence et sur le site Internet du journal Le Point, et tous les quinze jours sur KTO dans l’émission À la source.
 
M.B.
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)
Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !