Le Seigneur, « c’est lui qui est la grâce ! », mais ce que nous osons demander, « c’est le papier qui emballe la grâce » s’est exclamé le Pape dans son homélie.
Le 10 septembre, dans l’homélie de la messe célébrée en la chapelle de la maison Sainte Marthe, le Pape François a parlé de la puissance et du courage de la prière.
Voici un compte-rendu de Vatican Insider traduit par nos soins :
Domenico Agasso Jr
Dans la prière, a dit le pape (en souriant), nous devons avoir du courage et découvrir quelle est la vraie grâce qui nous est donnée. « C’est Lui la grâce ! », mais ce que nous demandons, « c’est un peu comme le papier qui emballe la grâce ». Le Pape, rapporte Radio Vatican, est parti de l’évangile du jour, dans lequel Jésus souligne la nécessité de prier avec confiance et insistance.
C’est donc de la parabole de l’ami importun, qui obtient ce qu’il veut grâce à son insistance, que s’est inspiré le souverain pontife pour réfléchir sur la qualité de la prière: « Comment prions-nous ? Prions-nous par habitude, pieusement, mais tranquillement, ou nous mettons-nous avec courage devant le Seigneur pour demander la grâce, pour demander ce pour quoi nous prions ? »
Et le Pape d’expliquer : « Une prière qui n’est pas courageuse n’est pas une vraie prière. Le courage d’avoir confiance que le Seigneur nous écoute, le courage de frapper à la porte… Le Seigneur nous le dit. Quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, et à celui qui frappe à la porte on ouvrira. Mais il faut au moins demander, chercher, et frapper ».
Mais, a continué à s’interroger le pape François : « Nous laissons-nous impliquer dans la prière? Savons-nous frapper à la porte du cœur de Dieu ? » Jésus affirme: « Si donc vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » et, a commenté le Pape, « ce sera une grande chose ».
Quand nous prions courageusement, « le Seigneur non seulement nous donne la grâce, mais il se donne aussi lui-même à nous dans la grâce : l’Esprit Saint, c’est-à-dire Lui-même ! Jamais le Seigneur ne donne ou n’envoie une grâce par la poste : jamais! C’est Lui qui l’apporte », car « c’est Lui, la grâce ! Ce que nous demandons, c’est un peu comme [il rit] … le papier qui emballe la grâce. Mais la vraie grâce, c’est Lui, lui qui me l’apporte. C’est Lui ». « Notre prière – a souligné encore François – si elle est courageuse, reçoit ce que nous demandons, mais aussi ce qui est le plus important: le Seigneur ».
Dans l’Evangile, fait observer le Pape, « quelques-uns reçoivent la grâce et s’en vont »: sur les dix lépreux guéris par Jésus, un seul est revenu pour le remercier. De même l’aveugle de Jéricho rencontre Dieu dans la guérison et loue le Seigneur. Mais il faut prier avec le « courage de la foi », insiste le souverain pontife, avant de s’interroger sur ce que la prière n’ose pas espérer: Dieu lui-même. « Nous demandons la grâce, mais nous n’osons pas dire: viens toi-même me l’apporter ». Il poursuit : « Nous savons toujours que c’est lui qui apporte la grâce : c’est lui qui vient et qui nous la donne ». Attention : « ne donnons pas la mauvaise impression de prendre la grâce et de ne pas reconnaître que celui qui nous l’apporte, celui qui nous la donne, c’est le Seigneur ».
Que le Seigneur “nous donne la grâce mais qu’il se donne aussi lui-même dans la grâce – a conclu François – et que nous, nous le reconnaissions, que nous nous puissions alors le louer, comme ces malades guéris dont nous parle l’Evangile. Parce que nous avons, dans cette grâce, trouvé le Seigneur ».
Article traduit par Elisabeth de Lavigne