Il est le premier arabe honoré par le Yad Vashem. Le médecin égyptien Mohamed Helmy (1901-1982) a apporté son aide à une famille juive durant la seconde guerre mondiale.
« Un bon ami de notre famille, le Dr Helmy, m'a caché dans sa cabane à Berlin du 10 Mars jusqu'à la fin de la guerre. En 1942, je n'avais plus aucun contact avec le monde extérieur. La Gestapo savait que le Dr Helmy était notre médecin de famille, et ils savaient qu'il possédait un chalet à Berlin », écrit Anna Gutman après la guerre (site français de Yad Vashem).
« Il a réussi à échapper à toutes leurs interrogations. Parfois, il m'emmenait chez des amis chez lesquels je restais pendant plusieurs jours, me présentant comme sa cousine de Dresde. Lorsque le danger semblait passé, je retournais dans la cabane. Dr. Helmy a tout fait pour m'aider et je lui serai reconnaissante pour l'éternité », a-t-elle indiqué.
Mohamed Helmy a également aidé la mère d’Anna Gutman, son beau-père Georg Wehr, et sa grand-mère Cecilie Rudnik.
Anna Boros, devenue Anna Gutman, rapporte Le Figaro, a par la suite émigré aux États-Unis, d'où elle a adressé dans les années 1960 plusieurs lettres au Sénat allemand pour témoigner du courage du docteur Helmy. Ces courriers, découverts dans les archives officielles, ont récemment été transmis au Mémorial Yad Vashem.
Mohamed Helmy a donc reçu cette distinction à titre posthume, le 30 septembre dernier.
Né en 1901 à Khartoum (sous contrôle égyptien et britannique), le jeune homme arrive Allemagne en 1922 pour y étudier la médecine et s'installe à Berlin, rapporte le site Fait-religieux. En raison de ses origines arabes, on lui refuse d'épouser sa fiancée allemande. Rayé du système hospitalier, il est arrêté en 1939 en compagnie de plusieurs compatriotes, avant d'être libéré pour raison de santé.
Le Mémorial de Jérusalem recherche désormais les éventuels descendants du Dr Helmy, décédé en 1982, et de sa compagne allemande Frieda Szturmann (disparue en 1962), afin de leur remettre la médaille des Justes. En attendant, cette récompense sera exposée à Yad Vashem dans le cadre d'une présentation baptisée « Je suis le gardien de mon frère », qui marque le cinquantième anniversaire de la distinction « Juste entre les Nations ».
A ce jour, près de 25 000 personnes issues de 44 pays (dont 500 citoyens allemands) ont été nommés « Justes entre les Nations ».