Les mouvements pro-vie répliquent par une pétition demandant « une position neutre en matière d’IVG ». D’autant que le gouvernement leur a déclaré la guerre.
Selon Le Figaro, le Planning familial a reçu une aide de 263 000 euros sur trois ans dans le cadre d’une « convention d’objectifs » signée avec le gouvernement.
L’objectif : lutter contre ces « sites web culpabilisants et trompeurs », explique le Ministre des droits des femmes et qui, à ses yeux, « usent de méthodes inacceptables pour nier aux femmes leur droit à disposer de leur corps ».
Mais ce n’est pas tout : pour mieux « museler ses opposants », explique Valeurs Actuelles, l’adoption au Sénat d’un amendement visant à « étendre le délit d’entrave à l’IVG aux empêchements exercés contre des personnes cherchant à s’informer sur l’IVG ».
Objectif : « que des commandos ne puissent pas manifester aux abords des hôpitaux ou des centres d’avortement et d’information sur l’IVG », explique La Croix. « Mais certains sites anti IVG qualifiés de “mensongers” sont également dans le collimateur et sont visés par cet amendement. Celui-ci figurera donc dans le projet de loi qui passera en seconde lecture devant l’Assemblée nationale avant la fin de l’année ».
« Je ne sais pas ce que veut exactement le gouvernement en renforçant le délit d’entrave à l’IVG ou en menaçant certains sites Internet. Je ne sais pas non plus si notre service d’aide SOS Bébé est directement visé », a réagi Tugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita.
« Nous rassurons et consolons des milliers d’internautes, alors que les pouvoirs publics n’informent plus les femmes enceintes se posant la question de l’avortement sur les aides auxquelles elles ont droit », a-t-il ajouté. « Résumer, comme ils le font, la prévention de l’IVG en “prévention des grossesses non désirées” est tellement réducteur… Comme si les femmes enceintes en difficulté n’avaient que l’avortement comme solution ! »
L’un des sites particulièrement visé par le gouvernement http://www.ivg.net/ évoque un « abus de pouvoir scandaleux » et lance une pétition demandant « une position neutre en matière d’IVG » ; de prendre en compte la « souffrance psychologique » des femmes et ne plus «banaliser l’IVG » ; « de promouvoir des enquêtes médicales sérieuses sur les conséquences de l’IVG ».
Le texte de cette pétition cite notamment cette tribune signée dans Libération par les gynécologues Israël Nisand et Brigitte Letombe ainsi que la psychanalyste Sophie Marinopoulos qui, bien que défenseurs de l’IVG dès la “première heure”, « fustigent littéralement la tendance actuelle qui voudrait faire croire que le recours à l’IVG n’aurait aucune incidence sur la vie des femmes ».
Ils affirment notamment : « Nous voyons chaque jour dans nos consultations des femmes qui nous disent leur souffrance psychologique et leur mal-être parfois de nombreuses années après, alors qu’elles auraient pu «cocher» lors d’un sondage que «tout allait bien». La souffrance ne se coche pas, elle se parle ! ».
Pour en parler :
www.ivg.net
www.sosbebe.org
http://www.avortement.net/