Les premières semaines à 4,5 jours de classe pour les écoles qui ont adopté la réforme sont loin d’avoir convaincu tous les parents.
Entrée en vigueur à la rentrée dans 25% des écoles, la réforme des rythmes scolaires ne convainc pas tous les parents. Selon une enquête réalisée par la Peep, deuxième fédération de parents d’élèves, 68% des parents ne pensent pas que celle-ci permettra aux élèves de mieux réussir à l’école (La Voix du Nord).
Trop coûteux, mal organisé, fatigant pour les enfants, le nouveau rythme de 4,5 jours est donc loin de faire l’unanimité, et les témoignages fleurissent sur Internet : « J'ai le sentiment que cette réforme n'a certainement pas été envisagée dans le but de faire passer de meilleures journées à nos enfants », raconte la maman d’une écolière, qui vient de faire sa première rentrée dans une école qui a mis en place les nouveaux rythmes parce que « toutes les études chronobiologiques sont « unanimes », que c'est mieux ainsi pour les enfants et que de toute façon c'est la loi, donc on discute pas… ». Elle raconte, sarcastique, la « drôle de rentrée » de sa fille, entre professeurs et animateurs dépassés et enfants déboussolés. (L’Express).
Enfants « plus fatigués » qu’auparavant, « épuisés le vendredi soir »… Voilà ce qui ressort des nombreux commentaires déposés sur le site de La Voix du Nord, où de nombreux parents s’interrogent : « C’est quoi l’intérêt de crever comme ça des enfants de maternelle ? ». Autre reproche fait aux nouveaux rythmes : « Les enfants ont le même nombre d’heures de classe, et certains n’ont même plus de devoirs, car c’est paraît-il maintenant interdit ! Autant dire que les gamins qui n’ont pas la chance que leurs parents travaillent avec eux, sont mal partis pour réussir ! »
Au niveau national, l’UMP s’est saisie de la question, Jean-François Copé, demandant « officiellement » au ministre de l'Education, Vincent Peillon, «un report de la réforme des rythmes scolaires». Jugeant celle-ci « inapplicable » faute de moyens, celui-ci a appelé à une grève de la réforme. (Le Parisien).
Quant au catéchisme, il est largement bousculé par ces nouveaux rythmes, puisque 50% des paroisses le proposaient le mercredi matin, selon une note publiée par les services de l’épiscopat, pour se préparer au changement de rythme. « Si le mercredi n’était plus reconnu comme journée instituée pour l’exercice de la liberté de l’éducation religieuse (sphère publique), celle‐ci ne serait‐elle pas refoulée un peu plus dans le domaine privé ? » Le même communiqué souligne la difficulté d’instaurer le catéchisme le samedi matin, qui devient pourtant la seule solution pour de nombreuses communautés : « La situation présente le risque d’altérer la vie familiale dans un monde où les jeunes parents sont très mobilisés durant les jours ouvrables de la semaine par leur travail professionnel et veulent vivre des temps de vie de famille plus riches lors des week‐ends » (Service National de la Catéchèse).
Pour autant, dans les endroits concernés, les paroisses se sont adaptées avec bonne volonté (Libération), et de nombreuses familles ont fait l’effort, non sans contraintes, de maintenir le catéchisme pour leurs enfants, comme le montrent les témoignages de parents recueillis par La Croix.