En Seine-Saint-Denis, le Cours Alexandre-Dumas, 1ère école de la Fondation Espérance banlieues, refuse la fatalité de l’exclusion. Un film montre ce qui s’y vit.
Aujourd’hui en France 40% des élèves entrent en 6è avec de graves lacunes scolaires, selon les chiffres donnés par le rapport du Haut Conseil de l’Education en 2012[1]. 150 000 élèves sortent de l’école sans aucun diplôme, soit 20% d’une classe d’âge[2].
En plus de ce constat effrayant à l’échelle nationale, la France est le pays de l’OCDE où le retard scolaire à 15 ans est le plus élevé et où l’impact de l’origine sociale sur les résultats des élèves est le plus élevé : les écarts de niveau en ZEP sont de 1 à 3 par rapport à la moyenne nationale[3]. Des chiffres, il est possible d’en empiler jusqu’à donner le vertige, jusqu’à tuer tout espoir. Faut-il alors cesser d’espérer ?
Il me semble qu’il faut distinguer l’espoir de l’espérance. L’espoir est un sentiment. Il peut-être illusoire, utopique, il est parfois un déni de la réalité : oui, l’espoir peut s’éteindre. Mais l’espérance est un choix. C’est le choix de l’engagement, le choix réaliste de savoir que tout ne peut pas aller parfaitement dans le monde, mais que tout peut aller mieux, là où l’on s’engage pour guérir et où l’indifférence ne triomphe pas. L’espérance ne meurt pas quand on la choisit, elle est un combat qui est déjà une victoire, c’est elle qui fait vivre l’espoir.
Et cette espérance, il est beau de la voir à l’œuvre.
Montfermeil est une commune de Seine-Saint-Denis, classée ZEP depuis 1981, qui a été l’un des épicentres des émeutes de 2005. Beaucoup des enfants de ces quartiers rentrent dans les froides statistiques évoquées précédemment, ils sont, selon cette expression si terrible pour un enfant, en « échec scolaire ». Mais depuis septembre 2012 une école indépendante a ouvert dans cette commune, où le directeur et les professeurs refusent de voir l’avenir de ces gamins brisé net par cette sentence. Autour d’une pédagogie centrée sur la dignité de la personne humaine et sur l’idée que l’école doit être le prolongement de l’éducation reçue à la maison, qui demeure première, ils s’efforcent avec un dévouement exemplaire d’éveiller l’intelligence et la sensibilité de ces enfants et de les porter à l’excellence, pour qu’ils deviennent des hommes et des femmes libres et responsables.
Un film court a été fait sur cette école pilote, la première école de la Fondation Espérance banlieues qui a l’ambition de développer d’autres écoles dans des zones sensibles en France. Les images sont plus parlantes que les mots pour sentir ce qui se vit au Cours Alexandre-Dumas.
http://www.youtube.com/watch?v=QzFX2WEYiYI