L’évêque de Chambéry réagit à l’affiche du Salon du Goût d’Arêches-Beaufort : elle offense les croyants, donne une image négative de la région et crée un climat délétère.
« Parmi les différentes propositions de son agence de publicité, l’office du tourisme a opté pour une reproduction de la Cène de Léonard de Vinci, avec des figurants locaux réunis autour de la « sainte production » AOP de ses montagnes, le beaufort », explique Le Dauphiné Libéré, qui revient sur les remous provoqués par l’affiche.
Les paroissiens, autour de leur curé, ont écrit à l’office du tourisme pour dénoncer « un manque de respect envers ceux pour qui la Cène représente un aspect important de leurs convictions religieuses, qui se sentent attaqués au plus profond de leur foi. Elle contribue à l’établissement d’un climat délétère dans nos villages ». Mais les croyants ne sont pas les seuls à manifester leur désaccord : « les organisateurs ont eu droit à des réactions virulentes par écrit ou de commerçants refusant d’apposer l’affiche ».
Des réactions que l’office du tourisme a balayées d’un revers de main, décidant collégialement de maintenir l’affichage.
Mgr Philippe Ballot, évêque de Chambéry, a vivement réagi (Le Dauphiné) : « Si cette affiche peut faire ‘le buzz’ et permettre de parler davantage du Salon du goût dont elle fait la publicité, il faut savoir qu’elle est en train aussi de faire ‘le buzz’ au-delà du Beaufortain dans un tout autre sens et donne une image négative de cette région que beaucoup aiment.
L’évêque se refuse à « faire un procès d’intention aux auteurs de l’affiche », en revanche : « J’attire cependant leur attention sur la prise en compte des autres, particulièrement les croyants et ceux qui se questionnent aujourd’hui sur la dimension spirituelle de leurs vies ; ils sont beaucoup plus nombreux qu’on ne le pense. C’est le croyant Léonard de Vinci qui a réalisé ce tableau de la Cène, le dernier repas de Jésus, que l’on ne comprend qu’avec cette dimension. Lorsqu’on humilie, lorsqu’on blesse, lorsqu’on méprise sans s’en rendre compte, on prépare ou on ranime sans s’en rendre compte aussi des oppositions, des communautarismes, des violences qu’un jour il sera difficile de maîtriser. »
Le détournement de l’affiche de Léonard de Vinci n’est pas nouveau. De Dali à Andy Warhol, en passant par Volkswagen et les Simpson, l’œuvre a attiré nombre d’artistes et de publicitaires peu scrupuleux, rappelle France 3, qui fait le récit des polémiques précédentes.