Pour la première fois, de jeunes manifestants sont reçus par le Défenseur des Droits, après que leurs gardes à vue ont été annulées pour défaut de base légale.
Les abus policiers largement dénoncés ces derniers mois dans le cadre de la contestation anti-loi Taubira passent pour la première fois devant le Défenseur des Droits, annonce Le Figaro. Celui-ci, chargé de veiller « au respect de la déontologie par les personnes exerçant des activités de sécurité », devait recevoir ce 12 septembre Jean et Aurélien, dont les trois gardes à vues ont été annulées en juillet par le tribunal correctionnel pour défaut de base légale.
Les forces de l’ordre auraient reçu pour consigne d’interpeller directement les manifestants, et non de les disperser, selon le quotidien, qui cite le gendarme qui a arrêté Jean : «Nous étions déployés pour un attroupement de manifestation non autorisée. Nous avons reçu l'ordre d'interpeller toute personne porteuse de signes distinctifs pour (sic) le mariage pour tous, et surtout si elles tenaient en mains des drapeaux.»
Verdict dans quelques mois, puisque, toujours selon le Figaro, « la décision du Défenseur – qui pourrait être assortie de recommandations, allant du rappel au règlement jusqu'à la demande de sanction disciplinaire – ne devrait pas intervenir avant la fin de l'année.
Rebondissant sur cette information, la Manif pour Tous a publié un communiqué dans lequel elle annonce avoir « été reçue par le Défenseur des Droits au cours du mois de juillet pour dénoncer le traitement inique dont ont été victimes ses sympathisants. »
Le collectif « est en train de regrouper toutes les personnes qui veulent saisir le Défenseur des Droits en raison des arrestations et gardes à vue illégales dont elles auraient été les victimes », les appelle à se faire connaître en écrivant à temoins@lamanifpourtous.fr, et promet qu’il « fera tomber les masques sur le musèlement de millions de Français organisé au plus haut niveau de l'Etat. »