Pris de court par la proposition russe acceptée par la Syrie de destruction de son arsenal chimique, les Etats-Unis et leur allié français laissent une chance à la diplomatie.« La grandeur d’un homme d’Etat est de chercher la paix et de faire la paix, non pas de faire la guerre et de provoquer la destruction », déclare à l’agence Fides, le Patriarche melkite (gréco-catholique) de Damas, S.B. Grégoire III Laham, aussitôt après le discours à la nation du président américain, mardi soir.
Dans son discours, Barak Obama a confirmé l’intention des Etats-Unis de laisser une chance à la diplomatie avant d’entreprendre toute action « ciblée » contre la Syrie, rejoint dans sa position par la France qui annonce ce mercredi qu’elle « restera mobilisée pour sanctionner l'usage d'armes chimiques par le régime syrien », et « explorera toutes les voies au Conseil de sécurité de l'ONU pour un « contrôle effectif et vérifiable » des armes chimiques.
« Barak Obama veut donner une chance à la diplomatie »… « Damas accepte le contrôle de son arsenal chimique »… « Coup d’arrêt à l’intervention occidentale »… titrait ce mercredi matin la presse internationale au lendemain de cette annonce de « percée possible » à deux doigts d’une intervention militaire en Syrie.
La proposition russe (un coup de maître de Poutine !) de placer sous contrôle international le stock d’armes syrien a été acceptée par la Syrie qui s’est également dit prête à rejoindre la convention sur les armes chimiques entrée en vigueur en 1997. Les sénateurs américains ont maintenant une semaine, voire plus, pour évaluer la crédibilité d'un éventuel plan international, alors que s’intensifient les contacts entre les pays occidentaux et la Russie.
L’Iran, la Chine et la Ligue arabe appuient la proposition russe, alors qu’en Israël, les réactions oscillent entre la crainte que le régime de Damas ne cherche à gagner du temps, sans pour autant accepter une vraie négociation, et l’espoir d’une réelle destruction des stocks chimiques.
Les seuls à afficher ouvertement leur mécontentement du tour que prennent les événements sont les membres de l’opposition syrienne qui dénoncent une « manœuvre politique qui n'apportera que davantage de morts et de destructions pour le peuple syrien », et exige de nouveau une riposte contre le régime de Bachar el-Assad.
Le Patriarche melkite, Grégoire III Laham, qui apprécie les efforts diplomatiques, demande une solution politique au conflit en cours en Syrie, renouvelle son « invitation à renoncer à la violence et à ne pas avoir recours à une attaque de quelque type qu’elle puisse être » ainsi que l’ont déclaré les responsables des églises chrétiennes au Moyen-Orient réunis récemment en Jordanie. « Nous renouvelons également à tous les fidèles l’invitation à continuer à prier, comme l’a demandé le Pape, pour la paix en Syrie et dans le monde » conclut-il.
Source: Fides