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Syrie / G20 : le pape François donne de la voix

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Philippe Oswald - publié le 06/09/13
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Son message aux chefs d’Etat via Vladimir Poutine qui assure la présidence du G20 : faites tout sauf la guerre.
 Ce 5 septembre, le pape François a tweeté : « De toutes mes forces, je demande aux parties en conflit de ne pas s’enfermer dans leurs propres intérêts. #prayforpeace »
 
Et ce même jour, il a adressé un message au président russe Vladimir Poutine, en tant que chef du pays qui assure actuellement la présidence tournante du G2O (les vingt plus grandes économies mondiales), et à ce titre, est l’hôte du sommet qui se déroule jeudi et vendredi à Saint-Pétersbourg. La pointe du message du Pape concerne la situation de la Syrie et les menaces d’interventions occidentales -en fait américaines et françaises.
 
Radio Vatican résume :

« Après quelques considérations sur l’économie mondiale – thème prévu de cette réunion – le Saint-Père aborde la question des conflits armés, déclarant « qu’ils constituent toujours la négation délibérée de toute possible entente internationale, en créant de profondes divisions et de terribles blessures qui mettent des années à se refermer ».

Le Pape insiste alors pour que ce sommet des 20 plus grandes économies du monde, même s’il n’a pas à l’agenda la sécurité internationale, puisse réfléchir sur la situation au Proche-Orient et en particulier en Syrie. Et d’ajouter : « Alors que trop d’intérêts partisans ont prévalu depuis qu’a commencé le conflit syrien, empêchant de trouver une solution qui puisse éviter l’inutile massacre auquel on assiste, les leaders des Etats du G20 ne peuvent pas ne pas agir face à ce drame vécu par la population syrienne, un drame qui risque de provoquer d’autres souffrances à une région déjà tant éprouvée. »

Le Pape appelle donc le G20 à trouver toutes les solutions possibles pour dépasser les divergences actuelles sur ce dossier, et à abandonner la vaine prétention d’une solution militaire, en privilégiant le dialogue et la négociation. »

Les circonstances font  que le destinataire principal de ce message on ne peut plus clair est lui aussi un adversaire résolu d’une intervention occidentale (en réalité américaine) dans le conflit syrien. Au point que « Le G20 s'ouvre en Russie sur fond de guerre froide » titre le Figaro.fr . En effet, il
 « va être dominé par les divergences entre les États-Unis et la Russie sur les frappes en Syrie, alors que les relations entre les deux pays sont au plus bas. (…) 

Et à quelques jours d'une attaque américaine programmée en Syrie, (…) Poutine va se présenter en chef d'État sage et expérimenté qui défend le droit international, les principes de non-ingérence, appelant à une résolution politique du conflit et condamnant toute opération militaire prise en dehors du cadre du Conseil de sécurité», prévoit le directeur de la branche russe du Centre Carnegie, Dmitri Trenin. Parallèlement, pour faire bonne mesure, l'armée russe montre ses muscles en envoyant ses bateaux, notamment un croiseur lance-missiles, en Méditerranée orientale. » 

A peine le G20 commencé, la position du Pape, de Poutine et d'une majorité de pays de par le monde, a été confortée par l’Union européenne, qui a rejeté « l’usage de la force en Syrie, souhaitant une solution politique dans le cadre de l'ONU » constate Le Figaro.fr :

« Membre du G20, représentant les 28 États membres de l'UE, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, flanqué du président de la Commission José Manuel Barroso a clairement rejeté l'usage de la force en Syrie. «Il n'y a pas de solution militaire au conflit en Syrie» a-t-il déclaré à Saint-Pétersbourg, «seule une solution politique peut arrêter les massacres, les violations de droits de l'homme et la destruction de la Syrie».

Et le président du Conseil européen de constater : «À ce jour, la France est le seul pays de l'UE» à vouloir punir militairement la Syrie, soulignant l'isolement de la France.

En définitive, conclut le Figaro, « hormis les États-Unis et la France, les va-t-en-guerre se comptent sur les doigts d'une main: Turquie, Arabie saoudite, Australie, Canada. Les pays des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) sont tous opposés à une intervention militaire, pour des raisons de non-ingérence, par hostilité à l'Occident ou pour des motifs purement économiques. »
.
 

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