Le Saint-Siège examine la demande d’Ahmad Badreddin Hassoun à participer le 7 septembre à la veillée de prière place Saint-Pierre.
Très touché par « le cri de paix » lancé par le pape François, au cours de l’angélus de dimanche dernier, 1er septembre, Ahmad Badreddin Hassoun, Grand Mufti de Syrie et chef spirituel de l’islam sunnite dans le pays, souhaite être présent Place Saint-Pierre, le 7 septembre prochain, lors de la veillée de prière pour la paix au Proche-Orient.
Selon l’agence d'information vaticane Fides, une demande exploratoire en ce sens a été envoyée par le responsable islamique au nonce apostolique à Damas, Mgr Mario Zenari. Dans le cas où son voyage ne s'avérerait pas possible, le Mufti a demandé aux membres de sa communauté à Damas « d’accueillir de tout leur cœur l’appel du pape à la paix, étendu à toutes les religions ».
Les musulmans syriens seront invités à prier pour la paix le 7 septembre dans les mosquées de Damas et sur l’ensemble du territoire national alors que se tiendra la veillée de prière Place Saint-Pierre avec le Pape.
Fides commente : Les musulmans syriens considèrent le Pape comme « un véritable responsable spirituel, libre d’intérêts politiques, individuels ou collectifs, comme un responsable qui parle pour le vrai bien du peuple syrien ».
A propos du Mufti, en 2008, lors d’une intervention au parlement européen, celui-ci avait plaidé en faveur de la mise à disposition de lieux de culte pour les chrétiens vivant dans les pays musulmans.
« Je souhaite que chaque chrétien qui vit dans un pays musulman puisse avoir une église pour prier », avait-t-il déclaré à cette occasion, ajoutant : « Pour peu qu'il y ait une seule famille (non musulmane) dans une ville, elle a le droit à un temple, à une église, à une synagogue » (Forum Religions du monde).
Le 3 août dernier, le pape François, « comme expression d’estime et d’amitié envers tous les musulmans », avait tenu à signer et envoyer personnellement, et non par le biais du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le message qu’envoie chaque année le Saint-Siège pour la fin du ramadan, insistant sur l’importance, chez les chrétiens comme chez les musulmans, de former les jeunes au respect mutuel, leur apprendre : à « respecter dans chaque personne, d’abord sa vie, son intégrité physique, sa dignité avec les droits qui en découlent, sa réputation, son patrimoine, son identité ethnique et culturelle, ses idées et ses choix politiques ».
Et au plan des relations interreligieuse : à respecter « la religion de l’autre, ses enseignements, ses symboles et ses valeurs (…) à encourager nos jeunes à penser et à parler de manière respectueuse des autres religions et de ceux qui les pratiquent en évitant de ridiculiser ou de dénigrer leurs convictions et leurs rites. »
Pour connaitre la teneur de la lettre officielle du Grand Mufti au pape, envoyé par l’intermédiaire de la Nonciature apostolique à Damas, lire la dernière dépeche de Fides : http://www.fides.org/fr/news/36005-ASIE_SYRIE_Lettre_du_grand_mufti_de_Damas_au_Pape_travaillons_ensemble_pour_la_paix#.UidI4LzAD_c