Seul le dialogue peut offrir des perspectives d’espérance pour résoudre les problèmes, rappelle le pape François en recevant le roi de Jordanie Abdallah II… derrière lui toutes les Eglises du Moyen-Orient
EDWARD PENTIN
Le Saint-Siège a recours aux voies diplomatiques pour convaincre le gouvernement américain et ses alliés de privilégier la solution politique plutôt que l’action militaire contre la Syrie.
Lors de l’Angélus du dimanche 25 août, le pape François s’est dit bouleversé par les « terribles images » en provenance de la Syrie, rappelant que ce n'est pas « l’affrontement » mais « la capacité de rencontre et de dialogue », qui offre « des perspectives d'espérance pour résoudre les problèmes ».
Le Saint-Siège s’aligne sur la position des diplomates à Rome, celle du pape, et affirme que toute opération militaire ne règlera pas la situation. « Les deux parties devront renoncer à quelque chose, mais l’action militaire va causer encore plus de problèmes » a déclaré un diplomate du Vatican au National Catholic Register.
Le Saint-Siège préfèrerait qu’une pression plus forte soit exercée sur le Conseil de sécurité des Nations Unies pour mettre en œuvre un processus de paix et qu’une plus grande attention soit accordée à la situation humanitaire causée par le conflit.
Le pape François devrait continuer à faire part de sa préoccupation jusqu’à ce que la situation s’améliore, a confié le diplomate, et bien que le Saint-Père n’envisage pas pour l'instant d'envoyer un émissaire de paix dans la région, le Saint-Siège est « prêt à faire tout son possible pour trouver une solution politique ».
Lors d'une rencontre, jeudi matin 29, entre le pape et le roi de Jordanie Abdallah II, « la promotion de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient » ont été particulièrement abordés.
« Une attention spéciale a été réservée à la situation tragique vécue par la Syrie » a précisé le Vatican. « A ce propos, a été réaffirmé que la voix du dialogue et de la négociation entre toutes les composantes de la société syrienne, avec le soutien de la communauté internationale, représente la seule option pour mettre fin au conflit et aux violences qui chaque jour causent la perte de tant de vies humaines, surtout au sein de la population sans défense. »
Ces derniers jours, beaucoup de responsables de l'Église en Syrie et au Moyen-Orient se sont élevés avec force contre l'approche de l'Occident relative au conflit syrien, en particulier sur l’éventualité d'une intervention militaire à la suite de la récente attaque avec des armes chimiques sur Damas.
A noter celle, jeudi, du père Jacques Mourad, abbé du Monastère de Deir Mar Musa (dédié à Saint Moïse l’Ethiopien), oasis de prière au nord de Damas, refondé par le Père jésuite Paolo Dall’Oglio, disparu voici un mois dans la zone de Raqqa.
Les chrétiens de Syrie sont « dans une phase d’extrême souffrance » et souhaitent que « les pays occidentaux prennent une position juste face à cette terrible crise syrienne », a-t-il confié à l’agence Fides, ajoutant : « La position juste signifie refuser toute forme de violence, faire taire les armes, ne pas dresser les uns contre les autres, défendre et protéger les droits humains ».
Le 27 août dernier, moines et moniales ont vécu une « journée spéciale de prière et de jeûne», pour la libération du Père Dall’Oglio et pour la paix en Syrie.
Edward Pentin est le correspondant à Rome du NC Register
Information traduite par Elisabeth de Lavigne à partir de l'article : http://www.ncregister.com/daily-news/holy-see-urges-u.s.-to-seek-peaceful-resolution-to-syria-crisis/#ixzz2dR0upLk4