De nombreux prélats, au Moyen-Orient comme au Vatican, supplient l’Occident de ne pas intervenir en Syrie.
Alors que la menace d'une intervention militaire occidentale pèse sur la Syrie (Le Figaro), les hauts représentants de l’Eglise multiplient leurs appels à réfléchir aux conséquences de leurs décisions.
Dernière intervention en date, celle de Mgr Antoine Audo, évêque catholique chaldéen dAlep en Syrie, qui va jusqu’à le risque d’une « guerre mondiale » (Radio-Notre-Dame). Peu avant, d’autres évêques avaient fait part de leurs inquiétudes : Mgr Maroun Lahham, vicaire du patriarche latin de Jérusalem pour la Jordanie, affirmait s’attendre « au pire » (RadioVatican). Pour Mgr Louis Sako, Patriarche de Babylone des Chaldéens, une telle intervention « équivaudrait à faire exploser un volcan. » (Radio Vatican)
Enfin, Mgr Fouad Twal, Patriarche Latin de Jérusalem a, lui aussi, lancé un appel à la prudence. Nous publions en partie le texte publié sur le site officiel du Patriarcat :
« A l’heure où le Patriarche remarque que le ton monte de plus en plus à la perspective d’une intervention occidentale en Syrie, il élève sa « prière au Saint-Esprit afin qu’Il éclaire le cœur de ceux qui ont entre les mains le destin des populations. » A l’adresse de ces dirigeants, il leur rappelle de « ne pas oublier l’aspect humain dans leurs décisions. » Constatant que « les Israéliens se pressent dans les centres de distribution de masques à gaz et les habitants du Proche-Orient commencent à amasser vivres et provisions », le Patriarche s’interroge gravement sur les risques d’une escalade de violence régionale :
· « Pourquoi déclarer une guerre alors que les experts de l’Onu n’ont pas encore rendu les conclusions définitives sur le caractère chimique de l’attaque et sur l’identité formelle de ses commanditaires ? On assiste là à une logique qui rappelle la préparation de la guerre en Irak en 2003. Il ne faut pas répéter cette « comédie des armes de destruction massive en Irak » alors qu’il n’y en avait pas. Aujourd’hui ce pays est toujours dans une situation très critique. »
· « Comment décider d’attaquer une nation, un pays ? Avec quelles autorisations ? Certes, le président américain a le pouvoir de lancer seul des frappes aériennes contre la Syrie (NDLR : tout en informant le Congrès). Mais quid de la Ligue arabe et du conseil de sécurité à l’Onu ? Nos amis de l’Occident et les Etats-Unis n’ont pas été attaqués par la Syrie. Avec quel légitimité osent-ils attaquer un pays ? Qui les a nommés comme policiers de la démocratie au Moyen-Orient ? »
Texte intégral à retrouver en suivant ce lien : http://fr.lpj.org/2013/08/28/syrie-le-patriarche-latin-de-jerusalem-appelle-a-la-prudence/