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Fioretti du Pape François : les hosties de Gabriella, la prisonnière de « San Martin »

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aleteia - publié le 28/08/13
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L’histoire d’une détenue de Buenos Aires qui a envoyé des hosties au Pape, lequel lui a écrit pour l’en remercier.« Je suis si heureuse de savoir que d’une prison on puisse avoir accès au Vatican », déclare une détenue de la prison « San Martin » près de Buenos Aires.  Gabriela Caballero a 38 ans et purge une peine de 7 ans dans ce centre de détention où, depuis quatre ans, elle exerce un travail assez singulier : fabriquer des hosties dont on apprend que tout un paquet est arrivé droit au Vatican, dans les mains du pape François.
 
Une jolie histoire racontée par le vaticaniste Andrea Tornielli sur le site Vatican Insider du quotidien italien La Stampa :
 
 

Andrea Tornielli
 
Dès les premiers jours de son pontificat, le pape François a voulu manifester concrètement sa proximité avec les prisonniers : une attention qui s’inscrit dans le sillage de ses prédécesseurs, de Jean XXIII – qui rendit visite aux prisonniers de la prison Regina Coeli (à Rome) quelques semaines après son élection – jusqu’à Benoit XVI dont les échanges avec les détenus du centre de détention de Rebibbia restent une des images les plus belles et les plus émouvantes de son pontificat.
 
Comme on le sait, le pape François a voulu célébrer la messe du Jeudi Saint au centre de détention pour mineurs de Casal del Marmo, et il a cité à plusieurs occasions  – aussi sur Twitter –  le passage de l’évangile de Matthieu (chapitre 25) dans lequel Jésus déclare que chaque attention portée aux pauvres, aux souffrants, aux personnes qui ont faim et soif, aux prisonniers, sera comme si on le Lui avait faite.
 
Mais voilà que d’Argentine arrive le récit d’une autre détenue qui a été en contact avec le pape François. L’histoire de Gabriella, 38 ans, qui a fabriqué les hosties utilisées par le Pape lors de sa messe à Sainte-Marthe.
 
Gabriela se trouve au Pénitencier « San Martin » près de Buenos Aires depuis 2010, et doit y purger une peine de sept ans. Avec elle 1.300 autres détenues. Le pape a entendu parlé de la jeune femme et de son atelier le 16 juillet dernier, en prenant son petit-déjeuner avec l’évêque de San Isidro, Mgr Oscar Vicente Ojea. L’évêque raconte : « J’ai remis au pape la lettre et les photos de l’atelier que Gabriela lui envoyait. Très touché de savoir que la jeune femme fabriquait les hosties que nous utilisons pour célébrer la messe, il a pris le paquet sans l’ouvrir et l’a emporté chez lui, dans ses appartements ».
 
Le 18 juillet le pape a célébré sa première messe avec ces hosties et le 19 il a écrit personnellement à Gabriella pour la remercier. Mgr Ojeda commente : « Ce qui m’a impressionné dans cette lettre du pape, c’est la phrase où il dit être sûr que la jeune femme prie pour lui. Que le Saint-Père se sente aussi sûr d’une personne si peu sûre d’elle-même car privée de sa liberté m’a touché. Ceci est presqu’un paradoxe : être sûr des prières d’une personne qui souffre ». 
 
Gabriela n’a pu donner qu’une seule interview, avec à ses côtés son « ange gardien », l’aumônier de la prison, le père Jorge Garcia Cuerva. Elle rappelle que c’est par ce dernier, au téléphone, qu’elle a su que le pape lui avait répondu personnellement par lettre. « Je connais Mgr Ojeda – a dit la jeune femme – car il vient souvent nous voir. Quand j’ai su qu’il allait chez le pape je n’ai eu aucun doute: c’était l’occasion pour donner au pape quelques-unes de nos hosties artisanales et des photos de notre atelier ».
 
Au journaliste Daniel Rojas Delgado lui demandant si elle s’attendait à une réponse, Gabriela a répliqué : « Sincèrement je ne pensais pas qu’il m’aurait répondu. Je ne voulais pas me faire d’illusions. J’ai écrit au pape une lettre… et mes camarades me disaient: le pape te répondra. Il répond à toutes les lettres. Ce pape veut arriver à tout le monde et partout. Il veut être proche des gens, du peuple et nous sommes le peuple…». 
 
Gabriella, durant l’interview, raconte l’histoire de l’atelier où elle travaille avec d’autres camarades de cellule et souligne: « Nous utilisons de très vieux appareils et outils. Ce sont des religieuses qui nous les ont prêtés. Nos hosties sont artisanales car elles sont faites avec ces fers. Contrairement à ce qui se fait aujourd’hui, il n’y a rien de numérique. Il en sort des petites et des grandes mais leur découpage est précis ».
 
Puis elle revient à la lettre du pape : «  J’étais heureuse de savoir que la réponse m’était personnellement destinée. Lire « chère Gabriella » fut pour moi un choc, moi privée de liberté dans un endroit où les heures sont parfois si sombres. Je suis heureuse de savoir que d’une prison on peut avoir accès au Vatican ». 
 
Voici le texte de la lettre du pape François: « Chère Gabriella, Mgr Ojeda m’a apporté votre lettre. Je vous remercie pour votre confiance et pour vos hosties. Dès demain je célèbrerai la messe avec ces hosties et je vous assure que mon émotion est grande. Votre lettre m’a fait réfléchir, je prierai donc pour vous. Je suis content, et cela est un soutien pour moi, de savoir que vous aussi vous priez pour moi. Vous serez proche de moi. Encore merci de m’avoir écrit et pour les photos. Je les garderai devant moi sur mon bureau. Que Jésus vous bénisse et la Sainte Vierge prenne soin de vous. François ».
 
 Traduit de l’italien par Isabelle Cousturié (Titre original de l’article : Dal carcere all'altare del Papa: le ostie di Gabriela )
 

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