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Egypte : « L’Occident ne voit pas ce qui se passe » déplorent les évêques

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« La vérité est que nous avons été attaqués par des terroristes armés » confie l’évêque catholique copte d’Assiout à l’Aide à l’Eglise en détresse.
Rome 20 août 2013
 
«  Nous sommes prêts à souffrir, à être pris pour cible, à perdre nos églises, nos maisons et nos moyens de subsistance,  si c’est pour le bien de notre pays et de tous les chrétiens et les musulmans d’Egypte ». Tel est le message que  l’évêque catholique copte, Mgr Youhannes Zakaria, a adressé le 19 août à l’Aide à l’Eglise en détresse (AED).

Dans un climat de grande tension pour toute la communauté copte, le prélat décrit à la fondation pontificale AED de quelle manière il a été lui-même victime d’un attentat vendredi dernier (16 août). «Durant une manifestation à Louxor, des islamistes ont tenté de pénétrer dans mon domicile pour y mettre le feu. Grâce à Dieu, les forces armées sont intervenues et nous ont sauvés».

Le prélat a ajouté qu’à la suite du déchaînement de violences anti-chrétiennes de ces derniers jours, de nombreuses églises ont été fermées et que les fidèles, les prêtres et les sœurs n’osent plus sortir de chez eux. « Nous préférons nous terrer chez nous pour nous protéger contre toute forme de violence».

Depuis  mercredi 14 Août, le jour où les forces armées ont commencé à quitter les principales garnisons pro-Morsi au Caire, des dizaines d'églises et édifices religieux ont été attaqués par des partisans de l'ancien président, convaincus de la complicité des chrétiens avec l’armée. Selon  ce qu’a déclaré à l’AED l’évêque catholique copte d’Assiout, Mgr Kyrillos William Samaan, ce serait près de 80 églises, monastères, écoles confessionnelles et boutiques tenues par des chrétiens qui auraient été incendiés et endommagés.

De nombreuses attaques ont eu lieu en Haute-Égypte, dans la ville de Minya, à Assiout, Fayoum, Beni Souef, Sohag et Louxor – où un chrétien aurait été abattu par arme à feu. Mais aussi à Gizeh, au Caire, à Suez et Alexandrie, où jeudi un chauffeur de taxi copte a été battu à mort. Selon les déclarations de Mgr Zakaria, au moins cinq chrétiens et un musulman aurait également été tués à Dabbiah, près de Louxor.

Parmi les autres incidents signalés par l'épiscopat local, des slogans anti-chrétiens sur les bâtiments religieux. Comme ces mots écrits sur les murs extérieurs de l'église gréco-catholique de saint Cyrille au Caire: «A bas les menteurs, à bas les traîtres ! »

« Nous nous attendions à d’éventuelles revendications, mais pas à ce degré de brutalité », affirme Mgr William Samaan, rappelant toutefois qu’un grand nombre de musulmans se sont tenus aux côtés des chrétiens pour défendre les églises et autres bâtiments coptes contre les attaques, allant jusqu’à former des chaînes humaines autour des églises.

Le prélat, en revanche, critique durement les gouvernements occidentaux qui ne voient pas la gravité des violences perpétrées par les Frères musulmans. « Les gouvernements occidentaux parlent de droits de l’homme ; alors : oui, ces groupes ont le droit de manifester ; mais sans armes. Les gouvernements occidentaux ne voient pas ce qui se passe vraiment sur le terrain. La vérité est quun groupe de terroristes a pris des armes pour nous attaquer. »

C’est de terrorisme que parle également le patriarche copte catholique d’Alexandrie, Mgr Ibrahim Sidrak, dans un communiqué officiel diffusé le lundi 19 août et envoyé à l’AED. « Nous lançons un appel –dit-il – à la conscience du monde et de tous les chefs d’Etat afin  qu’ils comprennent et croient que ce qui se passe en Egypte n’est pas un conflit politique entre différentes factions, mais un combat de tous les Egyptiens contre le terrorisme».

En accord avec les déclarations vendredi dernier du patriarche copte orthodoxe Théodore II, l'ancien évêque de Minya  réaffime alors le soutien "ferme, conscient et libre," de l'Eglise catholique égyptienne aux institutions égyptiennes, et en particulier aux forces armées et de police. Sans oublier enfin la condamnation de tous les médias, égyptiens et étrangers, qui «répandent des mensonges et falsifient la vérité afin de détourner l’opinion publique mondiale».

Traduit de l'italien pour Aleteia par Elisabeth de Lavigne.
 
 

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